
Vice-président slovaque de la Commission européenne, Maros Sefcovic est le Commissaire aux Relations interinstitutionnelles et à la Prospective. Son portefeuille fait de lui l’un des acteurs principaux des négociations du Brexit ainsi que de la mise en application du plan de relance européen. Il est donc au cœur de l’actualité européenne, qui a connu quelques rebondissements cette semaine.
Plan de relance européen : "être responsable pour soutenir nos économies"
Il se dit "très surpris" par le veto des Hongrois et des Polonais "qui refusent ce lien entre l’observation de l’État de Droit et l’utilisation des fonds européens", revenant ainsi sur l’accord politique obtenu de dure lutte en juillet dernier.
Il assure que la chancelière Angela Merkel, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel, dans lesquels il a une "totale confiance", "entament les négociations - notamment avec les deux pays - pour trouver un compromis" et ce "jusqu’à la dernière minute", car "il est absolument nécessaire que ce budget soit mis en place et d’avoir la possibilité de vraiment redémarrer nos économies en Europe, pour les citoyens européens et pour les entrepreneurs européens, y compris les Hongrois et les Polonais."
Il assure par ailleurs que "le travail entamé par les pays membres sur le développement du plan de relance, la coopération, les discussions entre les pays membres et la Commission européenne pour améliorer le plan, pour vraiment cibler les actions sur les choses les plus importantes pour ce redémarrage économique" continuent. Il souligne que "l’Europe travaille avec le consensus et c’est pourquoi il faut vraiment utiliser chaque minute pour trouver une solution pour toute l’Union européenne". Il en appelle ainsi à tous les dirigeants européens, leur demandant "d’être responsables, parce que nous avons une grande opportunité de redémarrer nos économies, d’ouvrir un nouveau chapitre dans le développement européen".
Covid-19 : la vaccination, "un premier pas pour revenir à une vie normale"
L’annonce d’un début de campagne de vaccination contre le Covid-19 pour décembre 2020 est selon lui "une très bonne nouvelle" et il espère que "c’est un premier pas pour revenir à une vie normale". "Cette crise Covid a rappelé à quel point la santé publique est importante pour tous et la coordination européenne est primordiale pour trouver la meilleure solution pour la crise si dramatique que nous avons aujourd’hui".
Il rappelle la nécessité de se faire vacciner et assure que l’Europe "est très bien préparée", avec une réserve de "1,2 milliards de vaccins" pour les citoyens. Il se félicite que la Commission européenne "se soit occupé des négociations avec les laboratoires pharmaceutiques mondiaux, avec son expérience, ses juristes, ses avocats, parce que ces négociations étaient extrêmement dures", et que cela bénéficie aux "petits pays et aux pays moyens", qui n’étaient pas armés pour de telles négociations.
Brexit : un accord est "très proche et très loin en même temps
Alors que l’échéance du Brexit se rapproche, il rend hommage au "travail remarquable" du négociateur en chef Michel Barnier, et rappelle son mécontentement lorsque le Royaume-Uni a "décidé de ne pas respecter l’accord de retrait qui avait été signé en décembre dernier et est entré en vigueur en février". Il souligne toutefois que Michael Gove et lui-même "travaillent beaucoup ensemble" et "espère que toutes les préoccupations, tous les problèmes sur le protocole et avec l’accord de retrait seront réglés".
Les discussions continuent "en virtuel", en raison d’un cas de Covid-19 dans l’équipe de négociation, et il soutient qu’il faut "trouver un accord sur tous les sujets qui sont importants pour le Royaume-Uni comme pour l’Union européenne : la pêche, la gouvernance et les questions de concurrence", même s’il concède qu’un accord est "très proche et très loin en même temps", car les négociations "sont difficiles".
Émission préparée par Mathilde Bénézet et Isabelle Romero