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NBA : Killian Hayes drafté en septième position par Detroit, une première pour un Français

Le Français Killian Hayes va découvrir à 19 ans la NBA. Drafté en septième position par les Detroit Pistons, il pourra, grâce à son immense potentiel et sa mentalité américaine, devenir le digne héritier de Tony Parker.

"Les Detroit Pistons choisissent en septième position... Killian Hayes." Le meneur de 19 ans a ainsi été le septième joueur appelé par Adam Silver, patron de la NBA, et le premier non Américain. Mercredi 18 novembre, le joueur est devenu le Français le plus drafté de l'histoire du basket.

Killian Hayes a éprouvé "un grand soulagement", a-t-il réagi à la suite de cette annonce. "Parce que dans ma tête, je savais que c'était Detroit, mais rien n'était garanti. Donc j'étais vraiment content. Vous avez pu voir la réaction de ma mère et de mon père, qui sautaient de joie. Il y a beaucoup d'excitation. Je me sens super fier de moi", a déclaré le jeune Français.

Ces derniers jours, Killian Hayes disait vouloir "inspirer les prochaines générations, surtout en France". Et il poursuivait : "Je sais que le basket prend de l'ampleur, mais il n'y est pas aussi important que le football. Je veux faire prendre conscience aux jeunes Français qu'ils peuvent aller en NBA, que leurs rêves peuvent se réaliser".

The objective was always to play in the NBA. Now it's finally time. Check out my story with @playerstribune pic.twitter.com/ngxN5v4PCt

— Killian “Kill” Hayes (@iam_killian) November 18, 2020

Aux Pistons, Killian Hayes va vite apprendre le métier NBA aux côtés des stars Derrick Rose et Blake Griffin. Dans ce club chargé d'histoire, champion en 1989, 1990 et 2004, où jouer dur est la première des vertus, le jeune homme sait "qu'il faudra tout donner, être à 100 % sur le parquet, devant des fans qui aiment ceux qui travaillent dur".

Mais ni la pression, ni le vertige, ni même l'excitation ne semblent atteindre Hayes, que tout préparait à connaître pareil destin. Pourtant, à la mesure de sa réputation et de sa cote, validées par la Draft de mercredi, les attentes autour de lui sont énormes. Certainement plus que pour Tony Parker, choisi en 28e position du 1er tour par San Antonio, en 2001.

Trajectoire météorique

"Le truc qui me choquait un peu lorsque je le regardais en jeune, c'est qu'il paraissait tout le temps froid. Il y avait quelque chose de l'ordre de 'c'est normal', de 'pourquoi vous vous étonnez que je sois champion d'Europe en U16 de France en U18 et Espoirs ? C'est facile. Je ne suis pas là pour ça, je suis là pour faire plus'", a témoigné auprès de Ouest-France le recruteur Nicolas Mathieu, qui travaille pour l'Asvel et quelques clubs NBA. 

"C'est une mentalité très rare chez les Français. Ça s'explique parce que le papa est américain et qu'il y a cette confiance, cette aura. Ce qui me semblait être un point négatif en jeune est une très grande force maintenant qu'il est adulte", a-t-il ajouté.

Comme Parker, Hayes a un père, qui fut basketteur, notamment passé par Cholet. C'est d'ailleurs dans le Maine-et-Loire qu'il a entamé sa formation, comme, avant lui, Rudy Gobert (Utah Jazz). Et sa trajectoire a été météorique. En un peu plus de deux ans, il est passé de cadet (15-16 ans) à Espoirs puis professionnel, avant d'aller s'endurcir en élite allemande, l'an passé, au sein du Ratiopharm Ulm.

"C'est vraiment difficile d'arriver à 15, 16 ans, à jouer contre des adultes, mais j'ai beaucoup appris de cela. Puis même (en Allemagne) quand j'ai commencé la saison lentement, on m'a vraiment fait confiance et c'est allé de mieux en mieux. Maintenant, je comprends comment il faut jouer au basket et faire les bonnes actions", a dit Killian Hayes mercredi soir.

"Il est complet, très grand, très athlétique"

Son entraîneur au Ratiopharm, Jaka Lakovic n'a d'ailleurs pas tari d'éloge à son endroit. "Quand je rentrais chez moi, je me disais que je mettais une grosse pression et beaucoup de responsabilités sur les épaules d'un gamin qui ne sait même pas se faire une omelette... Et il a géré tout ça extrêmement bien. Il a beaucoup travaillé, il est devenu un meilleur joueur et il a gagné en maturité en dehors du terrain."

"Killian est un phénomène. Il n'a pas beaucoup de défauts. Il est capable d'être clutch (de faire gagner son équipe dans les fins de matches serrés, NDLR). Il est complet, très grand, très athlétique. C'est un joueur comme on n'en voit que tous les dix ans ou vingt ans", a avancé, à Ouest-France, Sylvain Delorme qui l'a entraîné chez les Espoirs et les pros, à Cholet.

Un talent générationnel à qui on ne peut rien souhaiter de mieux qu'un destin à la Tony Parker, meilleur Français de l'histoire de la NBA, qui a remporté quatre bagues de champion avec San Antonio. 

L'avenir le dira. En attendant l'intéressé a déjà prévenu : "Je suis excité à l'idée de me mesurer à tout le monde, particulièrement les meilleurs arrières Stephen Curry, James Harden, Damian Lillard".

Chaque année, lors de la draft de la NBA, les dirigeants des 30 équipes sélectionnent à tour de rôle un joueur issu de l’université, du lycée ou de l’étranger. Elle était organisée pour la première fois de façon virtuelle, les meilleurs espoirs n'ayant pas pu être réunis à New York comme d'habitude en raison du Covid-19.

Avec AFP