Iota, rétrogradé en catégorie 4, a atteint l'est du Nicaragua lundi soir. Ce nouvel ouragan représente une "menace mortelle" pour l'Amérique centrale, avec des risques de "pluies torrentielles", de "vents extrêmement violents" et de "submersions côtières dangereuses".
Le dangereux ouragan Iota a touché terre dans la nuit de lundi 16 à mardi 17 novembre en Amérique centrale, au nord de la côte caraïbe du Nicaragua, une région déjà dévastée par le cyclone Eta il y a deux semaines.
Après avoir atteint la catégorie maximale de 5, Iota a été rétrogradé en catégorie 4 par le Centre national des ouragans américain (NHC) mais reste qualifié d'"extrêmement dangereux" avec des vents de plus de 250 km/h.
L'œil de Iota a touché terre à 19 h locales (1 h GMT) à 41 km au sud de la ville portuaire nicaraguayenne de Bilwi. Iota suit la même trajectoire que l'ouragan Eta, de catégorie 4, qui a dévasté l'Amérique centrale, faisant plus de 200 morts il y a à peine 15 jours.
"Menace mortelle"
Ce nouvel ouragan représente une "menace mortelle" pour l'Amérique centrale, a averti le NHC, basé à Miami. L'ouragan, le 13e de l'année à frapper l'Amérique centrale, menace des zones au Honduras et au Nicaragua de "pluies torrentielles", de "vents extrêmement violents" et de "submersions côtières dangereuses", selon les météorologues américains.
Des dizaines de milliers de personnes ont été évacuées préventivement au Nicaragua, au Honduras et au Guatemala qui ne se sont pas encore relevés du passage d'Eta. Le Salvador s'est également déclaré en alerte maximum.
Eta a privé de maisons des centaines de milliers d'habitants et causé d'énormes dégâts aux infrastructures. Environ 2,5 millions de personnes ont été affectées, selon les estimations officielles. Les pluies torrentielles de Iota vont donc s'abattre sur des terres gorgées d'eau et sur des populations déjà sinistrées par inondations et glissements de terrain.
À Bilwi, au Nicaragua, ville portuaire de plus de 40 000 habitants, principalement des indiens Miskitos et des descendants d'Africains, beaucoup se sont efforcés, dimanche et lundi, de renforcer les toits de leurs frêles maisons de bois. Les autorités ont ordonné aux habitants de quitter les lieux, mais beaucoup refusent de se rendre dans les refuges déjà saturés par crainte du Covid-19.
Le NHC prévoit jusqu'à 40 centimètres de précipitations sur le Honduras, le nord du Nicaragua, le Guatemala et le sud du Belize, avec des pluies encore plus fortes par endroits allant jusqu'à des cumuls de 76 cm. "Ces pluies entraîneraient des crues soudaines et des inondations importantes et potentiellement meurtrières, ainsi que des glissements de terrain", a-t-il averti.
Évacuations forcées
Au Honduras, en prévision d'inondations imminentes, policiers et militaires ont évacué, dimanche, au moyen de canots et d'hélicoptères, pour la deuxième journée consécutive, des dizaines de milliers d'habitants de la vallée de Sula, aux abords de San Pedro Sula, deuxième ville du pays.
Le pays a été durement frappé par Eta, et 40 000 personnes sont toujours réfugiées dans des centres d'hébergement.
Le gouvernement a réduit l'eau contenue dans le principal barrage hydro-électrique du Honduras, en prévisions des pluies de Iota qui pourraient le faire déborder.
Au Guatemala, l'agence de gestion des catastrophes a appelé les habitants à évacuer dans le nord et le nord-ouest du pays.
Crise climatique
Le réchauffement des mers causé par le changement climatique rend les ouragans plus forts plus longtemps après qu'ils touchent terre, selon les scientifiques. Un nombre record de 30 tempêtes tropicales a été enregistré cette saison dans les Caraïbes, en Amérique centrale et dans le sud-est des États-Unis.
Les chefs d'État d'Amérique centrale, qui accusent les pays industrialisés d'être responsables du réchauffement climatique, ont présenté conjointement, lundi, une demande d'aides pour la reconstruction aux organismes financiers internationaux.
Avec AFP