
À la une de la presse, ce lundi 2 novembre, une rentrée des classes particulière en France, où un hommage sera rendu dans tous les établissements à Samuel Paty, dans un contexte de renforcement du protocole sanitaire pour lutter contre la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19 ; le référendum sur la réforme constitutionnelle en Algérie ; et le désappointement d'un acheteur de lampe.
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À la une de la presse, la rentrée des classes en France, ce lundi matin, où un hommage sera rendu dans tous les établissements scolaires à Samuel Paty, cet enseignant assassiné par un terroriste islamiste pour avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves.
En ce "lundi pas comme les autres", marqué également par le renforcement du protocole sanitaire, tous les élèves, du CP à la terminale, observeront une minute de silence, après la lecture de la "Lettre aux instituteurs et institutrices" de Jean Jaurès – un texte qui fait partie du patrimoine républicain, rappelle le quotidien Ouest France. Comment ce moment sera-t-il vécu par les élèves ? L'hommage à Samuel Paty donnera-t-il lieu aux "chahuts et aux insultes qui avaient entouré (celui) rendu aux victimes des attentats de janvier 2015 ?" Le Figaro espère que la séquence d'aujourd'hui ne sera pas un nouveau "révélateur de longues années d'abdication", une nouvelle manifestation du "renoncement qui fait la courte échelle aux diktats islamistes".
En première ligne de cette rentrée, certains enseignants expriment leur sentiment d'abandon. D'après Libération, une partie d'entre eux redoute d'être renvoyée dans les classes sans garanties sanitaires, et sans préparation pour évoquer avec les élèves le meurtre de Samuel Paty, leur collègue "mort pour avoir enseigné la liberté d'expression. Mort pour avoir expliqué à ses élèves l'importance de ce droit fondamental". "L'enjeu, pour aujourd'hui, se situe dans le cadre de l'école, mais ce serait une grave erreur de laisser la tâche aux seuls enseignants" : La Croix estime que "nous avons tous un rôle à jouer dans ce travail d'éducation, d'explication et de dialogue. Pour dire, par exemple, qu'accepter l'existence de caricatures ne signifie pas les approuver. Et, tout simplement, pour manifester le souci que l'on a de l'opinion de l'autre, et en discuter avec lui".
Eux aussi disent se sentir abandonnés. Les petits commerçants français, obligés de fermer, se révoltent contre le confinement. Selon Les Échos, ces commerçants, parfois soutenus par les maires, dénoncent une "distorsion de concurrence", qui favorise les hypermarchés et Amazon. Une grogne que le Premier ministre, Jean Castex, a tenté de désamorcer, en annonçant dimanche que les grandes surfaces ne pourront plus vendre, dès demain, de produits non essentiels, selon L'Union. Percutée par la deuxième vague de l'épidémie de Covid-19, la France doit simultanément faire face à la menace terroriste – deux crises qui ont pour point commun "leur imprévisibilité", selon L'Opinion, qui se dit inquiet face au "redoutable sentiment d'injustice" exprimé par les commerçants, un "début d'incendie" que le journal juge "urgent d'éteindre", "d'autant que des élus locaux, non parfois sans arrière-pensées, soufflent sur les braises". "Un jeu dangereux, selon le journal, car il affaiblit et décrédibilise la parole publique." L'Opinion dénonce des "postures où chacun voit midi à sa porte" et qui "alimentent un terreau propice à l'émergence de nouvelles jacqueries" : "Exactement ce dont le pays, en mal d'unité, n'a pas besoin en ce moment".
Confrontée à une double crise sanitaire et sécuritaire, la France est aussi vivement critiquée par plusieurs pays musulmans, pour sa défense de la liberté d'expression. À rebours des dizaines de milliers de personnes qui ont de nouveau manifesté ces derniers jours au Bangladesh et au Pakistan, notamment, les Émirats arabes unis prennent la défense de la France. Dans un entretien au quotidien allemand Die Welt, le ministre Affaires étrangères émirati rejette l'idée selon laquelle Emmanuel Macron aurait exprimé un message d'exclusion des musulmans, en défendant la liberté d'expression et la laïcité. "Il faut écouter ce que Macron a vraiment dit dans son discours. Il ne veut pas de ghettoïsation des musulmans en Occident et il a tout à fait raison", déclare Anwar Gargash, en invitant les musulmans à mieux s'intégrer et à comprendre que l'État français est en droit de lutter contre le radicalisme et l'enfermement communautaire.
Un mot, également, du référendum, dimanche, sur la révision de la constitution en Algérie. Avec un taux de participation légèrement inférieur à 24 %, les Algériens ont signifié clairement ne pas croire aux promesses de changement du pouvoir, qui juge, lui, que le référendum s'est déroulé "dans de bonnes conditions" et que "la page des divergences et des dérapages de l'autocratie a été définitivement tournée" – un discours relayé par le quotidien officiel El Moudjahid, pour qui les autorités algériennes ont "relevé le défi". "Comme attendu, les Algériens, dans leur grande majorité, ont boudé le référendum", constate Liberté Algérie, où le dessin de Dilem décrypte ce qui constitue, selon lui, l'enjeu réel de la consultation : tourner la page du Hirak, le mouvement de contestation pacifique qui réclame un profond changement du système en place depuis l'indépendance.
À ceux que cette riante actualité fait rêver à un coup de baguette magique ou autre miracle, pour régler les problèmes comme par enchantement, je recommande la plus grande vigilance. The Guardian rapporte que deux individus ont été arrêtés en Inde pour avoir vendu à un médecin une "lampe d'Aladdin" pour la modique somme de 78 000 euros. L'acheteur dupé a contacté la police, après s'être rendu compte que la lampe en question n'avait aucun pouvoir magique et que, contrairement au conte populaire, aucun génie supposé exaucer ses souhaits n'apparaissait lorsqu'il frottait la lampe...
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