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Attentat de la basilique de Nice : quatre hommes en garde à vue, l'enquête se poursuit

Un ressortissant tunisien de 29 ans a été interpellé samedi, portant à quatre le nombre de personnes placées en garde à vue dans l'enquête sur l'attentat de la basilique de Nice, a-t-on appris de source judiciaire. Le Premier ministre était de son côté à Saint-Étienne du Rouvray pour exprimer son soutien à la communauté catholique.

L'enquête se poursuit après l'attentat perpétré dans la basilique Notre-Dame de l'Assomption à Nice. Un quatrième suspect a été interpellé samedi 31 octobre à Grasse (Alpes-Maritimes) et placé en garde à vue. Il est soupçonné d'avoir côtoyé l'assaillant a précisé cette même source sans plus de détails sur le profil du jeune homme.

Trois autres hommes sont en garde à vue : jeudi soir, un premier suspect âgé de 47 ans avait été arrêté après avoir été vu aux côtés de l'agresseur sur des images de vidéosurveillance la veille de l'attaque.

Le deuxième, âgé de 35 ans, a été interpellé vendredi à Nice entre 18H30 et 19H pour avoir été en contact avec le tueur la veille des faits. Un troisième homme âgé de 33 ans est entendu par les enquêteurs : cousin du deuxième suspect, il était présent lors de la perquisition des policiers au domicile de ce dernier. "On essaie de clarifier son rôle dans tout ça", a précisé la source judiciaire. 

Les trois hommes étaient toujours en garde à vue samedi, a précisé la source judiciaire. 

L'assaillant, un Tunisien de 21 ans, est arrivé à Nice "24 ou 48 heures" avant l'attaque au couteau, qui a fait trois morts, selon une source proche de l'enquête.

"Il est encore beaucoup trop tôt pour savoir s'il a bénéficié de complicité, quelles ont été ses motivations pour venir en France et quand cette idée a germé en lui", a dit à l'AFP samedi matin une autre source proche du dossier.

"La poursuite de l'analyse" des deux téléphones retrouvés dans ses effets personnels, et "l'enquête côté tunisien" seront "déterminantes", a ajouté cette source.

Arrivé clandestinement en Europe

Selon une troisième source proche de l'enquête, le jeune homme est "vraisemblablement" arrivé à Nice le mardi. Il aurait "squatté un immeuble au moins un des deux soirs" qu'il a passés dans la ville et sur les images de vidéosurveillance "on le voit à proximité de l'église la veille" de son attaque, a précisé cette source. 

En Tunisie, il avait des antécédents judiciaires de droit commun de violence et de drogue, selon la justice tunisienne qui a également ouvert une enquête.

Jeudi, à 08h29, il est entré dans la basilique Notre-Dame-de-l'Assomption, dans le centre-ville de Nice, où il a égorgé une femme de 60 ans, Nadine Devillers, et le sacristain Vincent Loquès, âgé de 55 ans.

Une mère de famille brésilienne de 44 ans, Simone Barreto Silva, poignardée à plusieurs reprises, est décédée dans un restaurant à proximité où elle s'était réfugiée.

Le suspect, maîtrisé par une équipe de la police municipale qui a fait feu sur lui à plusieurs reprises, a été conduit grièvement blessé à l'hôpital Pasteur de Nice. Toujours inconscient, il n'avait pu être entendu samedi par les enquêteurs.

Le jeune homme avait quitté mi-septembre la ville de Sfax, au centre de la Tunisie, où il vivait avec sa famille. Arrivé clandestinement en Europe par l'île italienne de Lampedusa le 20 septembre, il aurait débarqué sur le continent, à Bari, dans le sud de l'Italie, le 9 octobre. 

Selon sa mère, il était réparateur de motos, faisait la prière depuis deux ans et demi. "Il ne sortait pas et ne communiquait pas avec les autres", a-t-elle dit à l'AFP.

Le Premier ministre au chevet de la communauté catholique

Jean Castex a affirmé samedi sa "détermination" à permettre à tous "de pratiquer son culte en toute sécurité".

Le Premier ministre, venu exprimer son soutien à la communauté catholique, lors d'un déplacement symbolique à Saint-Étienne du Rouvray, endeuillé en 2016 par l'assassinat du père Hamel, a vu sa visite perturbée par l'annonce d'une attaque contre un prêtre orthodoxe à Lyon samedi après-midi, l'obligeant à rentrer précipitamment à Paris.

Plus tôt à Rouen, il a observé une minute de silence, dans la cathédrale, à l'invitation de Mgr Lebrun, archevêque de Rouen, qui a dit l'accueillir "avec émotion".

Sur place, le chef du gouvernement a dit être venu s'assurer "du déploiement des forces de sécurité et les forces militaires supplémentaires" décidées après l'attentat de Nice, afin de sécuriser "les lieux de culte, mais également des établissements scolaires à l'avant-veille de la rentrée", trois jours après l'attentat de Nice, et deux semaines après l'assassinat de Samuel Paty, professeur décapité à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) pour avoir montré à ses élèves des caricatures du prophète Mahomet.

Avec AFP