logo

Télétravail, port du masque dès 6 ans... les députés français adoptent les mesures du reconfinement

Les députés ont largement approuvé, jeudi, les mesures de reconfinement présentées dans la matinée par le Premier ministre français, parmi lesquelles l'extension du port obligatoire du masque aux enfants âgés de plus de 6 ans. Jean Castex s'exprimera de nouveau dans l'après-midi au Sénat et donnera une conférence de presse à 18 h 30.

Répondez à quelques questions pour participer à Europe Talks et dialoguer entre Européens

Au lendemain de l'annonce d'un nouveau confinement par Emmanuel Macron, le Premier ministre, Jean Castex, a précisé devant l'Assemblée nationale, jeudi 29 octobre, les mesures de reconfinement, dont le port du masque étendu aux enfants du primaire dès l'âge de six ans et le télétravail "cinq jours sur cinq". Au terme d'un vote non contraignant pour le gouvernement, celles-ci ont été approuvées par les députés (399 voix pour et 27 voix contre).

"Dès la rentrée de lundi, le protocole sanitaire sera adapté et renforcé pour assurer la protection de tous les enfants, les enseignants, les parents d'élèves, conformément à l'avis que nous a transmis (mercredi) le Haut Conseil de santé publique", a ajouté le chef du gouvernement, qui prévoit un pic d'hospitalisation plus élevé qu'au mois d'avril dernier.

"Le port du masque sera étendu aux enfants du primaire dès l'âge de 6 ans", annonce @JeanCASTEX, qui détaille les modalités du nouveau confinement.#COVID19 #DirectAN #Confinement pic.twitter.com/dBATjXBuLx

— LCP (@LCP) October 29, 2020

Pour l'activité professionnelle, "le recours au télétravail doit être le plus massif possible", a aussi réclamé Jean Castex, en précisant que "dans le secteur privé, toutes les fonctions qui peuvent être télétravaillées doivent l'être cinq jours sur cinq".

"Nous devons continuer à travailler autant que possible, bien entendu dans des conditions sanitaires protectrices et tout en stoppant la circulation virale", car "le chômage et la pauvreté peuvent aussi tuer", a-t-il poursuivi.

"Le recours au télétravail doit être le plus massif possible. Dans le secteur privé, toutes les fonctions qui peuvent être télétravaillées doivent l'être 5 jours sur 5", déclare @JeanCASTEX.#COVID19 #DirectAN #Confinement pic.twitter.com/qPDXCjA3wn

— LCP (@LCP) October 29, 2020

Les entreprises de l'événementiel et "les secteurs du cinéma et du spectacle vivant" seront fermés, a-t-il aussi indiqué. "Pour la culture, nous autorisons le travail préparatoire aux spectacles, les répétitions, les enregistrements et les tournages afin de préparer les activités de demain", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre a par ailleurs annoncé qu'un projet de loi de finances rectificative comprenant une nouvelle enveloppe de 20 milliards d'euros pour financer les nouvelles mesures, dont le chômage partiel, serait présenté mercredi prochain en Conseil des ministres.

Une deuxième vague "sans doute plus meurtrière"

Jean Castex est chargé de mettre en musique, devant le Parlement et la presse, le reconfinement de la France décidé par le président Emmanuel Macron afin d'endiguer la deuxième vague de l'épidémie de Covid-19, "sans doute plus meurtrière" que la première.

Après une matinée passée à l'Assemblée nationale, mais aussi à la cellule de crise du ministère de l'Intérieur pour suivre l'évolution de la situation après l'attaque au couteau qui a fait trois morts à Nice, Jean Castex doit s'exprimer au Sénat dans l'après-midi.

Le chef de l'État a annoncé, lors d'une allocution télévisée, qu'à partir de vendredi, un "confinement" sur "tout le territoire national" serait de nouveau en vigueur pour endiguer l'épidémie de Covid-19, dont la première vague avait fait plus de 30 000 morts au printemps.

Jusqu'au 1er décembre "a minima", "vous pourrez sortir de chez vous uniquement pour travailler, vous rendre à un rendez-vous médical, porter assistance à un proche, faire vos courses essentielles ou prendre l'air à proximité de votre domicile", a-t-il détaillé en annonçant le retour de l'attestation. Avec toutefois trois changements majeurs par rapport au confinement du printemps : les crèches, écoles, collèges et lycées resteront ouverts, le travail pourra continuer, les Ehpad et les maisons de retraite pourront être visités. À l'université, les cours en ligne seront privilégiés.

"Ce n'est pas dans les commerces que se fait la contamination"

La population avait déjà été confinée pendant 55 jours au printemps, avec de sévères restrictions des déplacements et la fermeture des établissements scolaires, des commerces non essentiels et des frontières.

Jean Castex devra faire face aux réactions venant de tous bords, qui n'ont pas manqué d'affluer à la suite des annonces faites par Emmanuel Macron. Pour Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, "ce reconfinement va coûter au pays entre 50 et 75 milliards d'euros de PIB et provoquer des dégâts économiques et humains considérables".

Le "patron des patrons" estime que "ce n'est pas dans les commerces que se fait la contamination mais dans la sphère privée et pourtant ce sont eux qui sont pénalisés. Je comprends leur désarroi et leur colère."

Restés ouverts ces dernières semaines malgré le couvre-feu, les bars et restaurants devront eux baisser rideau à partir de jeudi minuit, et déplorent d'être "montrés du doigt" par la voix de Roland Héguy, président de l'Union des métiers des industries de l'hôtellerie, le principal syndicat de ce secteur.

"On a l'impression que ce sont nous qui propageons l'épidémie", explique-t-il à l'AFP. "À partir de ce week-end, des milliers de commerçants n'auront plus un euro de recette mais toujours des charges fixes, 30 % de nos entreprises risquent de ne pas survivre."

Poursuite des compétitions sportives professionnelles

Pour le reste de la population, le travail "pourra continuer" pendant le confinement : "Vous pourrez sortir pour travailler", a assuré le président, mais "partout où c'est possible, le télétravail sera à nouveau généralisé".

"Quoi que nous fassions, près de 9 000 patients seront en réanimation à la mi-novembre, soit la quasi-totalité des capacités françaises", a prévenu Emmanuel Macron, faisant écho aux fortes inquiétudes exprimées par les experts ces dernières semaines. Les capacités de réanimation seront portées à 10 000 lits, soit un doublement du nombre initial.

Le nombre de patients s'y élevait mercredi à 3 036, soit plus de la moitié des 5 800 lits de réanimation disponibles dans toute la France.

De premières précisions ont été apportées dans la nuit de mercredi à jeudi par la ministre déléguée aux Sports devant l'Assemblée nationale, où elle a annoncé que les compétitions sportives professionnelles pourraient continuer pendant cette nouvelle période de confinement.

"Les sportifs de haut niveau et les sportifs professionnels pourront continuer à s'entraîner. Et ils pourront aussi continuer à faire des compétitions puisque les déplacements pour raisons professionnelles sont autorisés", a souligné Roxana Maracineanu.

Si le reconfinement est prévu sur tout le territoire national, des "adaptations" sont toutefois prévues pour les Outre-mer, d'après les propos d'Emmanuel Macron. Elles devraient également être précisées jeudi par le gouvernement.

Avec AFP