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Donald Trump ne présente plus "aucun symptôme" du Covid-19 et minimise le virus

Ne présentant plus "aucun symptôme", selon son médecin, Donald Trump a minimisé, mardi, la menace du Covid-19 sur Facebook et Twitter. Les réseaux sociaux ont pris des mesures punitives contre ses propos.

Fidèle à la ligne qu'il adopte depuis des mois, Donald Trump, qui va "très bien" selon son médecin, a minimisé, mardi 6 octobre, la menace du Covid-19, assurant que la grippe saisonnière tuait plus de personnes que le coronavirus dans certains cas.

Dans un très bref bulletin de santé diffusé mardi, son médecin Sean Conley a assuré qu'il ne présentait désormais "aucun symptôme" du Covid-19. "Il a passé une première nuit reposante chez lui. [...] Il continue globalement à aller très bien."

"JE ME SENS BIEN !", a tweeté le président américain, se disant impatient de débattre une nouvelle fois, le 15 octobre, avec son adversaire démocrate Joe Biden.

I am looking forward to the debate on the evening of Thursday, October 15th in Miami. It will be great!

— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) October 6, 2020

À moins d'un mois du scrutin, Donald Trump joue, tweets et vidéos à l'appui, la carte du dirigeant sans peur ayant dompté le virus et appelant ses compatriotes à ne pas laisser le Covid-19 les "dominer".

Au-delà de l'avalanche de critiques que ce discours suscite au sein du corps médical, il pourrait être difficilement audible dans un pays qui vient de franchir la barre des 210 000 morts. Le Covid-19 sera, en 2020, la troisième cause de décès aux États-Unis.

De son côté, le chef d'état-major américain, le général Mark Milley, s'est mis en quarantaine après que le numéro deux du corps des Garde-côtes, l'amiral Charles Ray, a annoncé avoir été testé positif au Covid-19. Et dans la soirée, on apprenait que Stephen Miller, l'un des plus proches conseillers du président et l'artisan de sa politique anti-immigration, était également infecté.

Messages retirés par Facebook et Twitter

Critiqué depuis le début de la pandémie pour ses messages brouillons, ses approximations ou encore son manque d'empathie, le président semble déterminé à ne pas changer de registre.

"La grippe saisonnière arrive !", a-t-il tweeté pour son premier réveil à la Maison Blanche après trois jours à l'hôpital militaire de Walter Reed. "Allons-nous fermer notre pays ? Non, nous avons appris à vivre avec, de la même manière que nous apprenons à vivre avec le Covid, qui, chez la plupart des gens, est beaucoup moins mortel !", a-t-il ajouté, au mépris des chiffres.

Flu season is coming up! Many people every year, sometimes over 100,000, and despite the Vaccine, die from the Flu. Are we going to close down our Country? No, we have learned to live with it, just like we are learning to live with Covid, in most populations far less lethal!!!

— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) October 6, 2020

Le même message a également été publié sur Facebook, qui a décidé de le supprimer complètement. "Nous retirons les informations incorrectes sur la sévérité du Covid-19 et nous avons enlevé ce post", a justifié un porte-parole du géant des réseaux sociaux.

Twitter, de son côté, a simplement masqué le tweet avec un message expliquant qu'il enfreignait les règles du réseau sur "les informations trompeuses et potentiellement dangereuses liées au Covid-19". Il reste lisible en cliquant dessus, car "Twitter a décidé qu'il peut être dans l'intérêt du public de laisser le tweet accessible". Selon les autorités sanitaires américaines, la grippe saisonnière n'a jamais, au cours de la décennie écoulée, atteint le cap des 100 000 morts sur une année.

Depuis Gettysburg, dans l'État-clé de Pennsylvanie, le candidat démocrate Joe Biden a lui lancé un appel au rassemblement. "Il n'y a pas de place pour la haine en Amérique", a lancé l'ancien vice-président de Barack Obama, dénonçant "les forces de l'ombre" et "les forces de la division".

Donald Trump face au spectre de la défaite

Pour son retour à la Maison Blanche lundi soir, Donald Trump a opté pour une grande mise en scène, et rappelé à l'Amérique et au monde son goût de la provocation. Juste après sa descente de l'hélicoptère, il a grimpé les marches vers le balcon de sa résidence. Là, il a ajusté sa veste, retiré son masque et levé les pouces, dans un étrange geste de défi au moment où les cas de Covid-19 dans son entourage se multiplient.

Son avenir politique est, pour l'heure, chargé de signaux menaçants. À l'approche du scrutin du 3 novembre, les courbes sont inquiétantes pour le 45e président des États-Unis, qui redoute de devenir celui d'un seul mandat, contrairement à ses trois prédécesseurs : Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton.

Selon le dernier sondage CNN/SSRS rendu public mardi matin, il a désormais 16 points de retard (41 % contre 57 % d'intentions de vote) par rapport à Joe Biden. Un sondage NBC/WSJ publié dimanche le plaçait 14 points derrière son rival démocrate. Et si l'on se penche sur la carte des États-clés susceptibles de faire basculer l'élection d'un côté ou de l'autre, l'avance est moins nette, mais elle est réelle, et constante.

Avec AFP