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"Salir, diffamer, enfermer" : le roi Mohammed VI accusé de bâillonner la presse

A la Une de la presse, ce mardi 22 septembre, la comparution, au Maroc, du journaliste d’investigation Omar Radi, accusé à la fois d’espionnage et de viol. Les élections régionales en Italie, qui renforcent le gouvernement de Giuseppe Conte. L’appel de jeunes Ivoiriens à la non-violence, à moins d’un mois et demi de la présidentielle. Et le vol de pistolets de James Bond.

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A la Une de la presse, les régionales en Italie, où la Ligue échoue à conquérir la Toscane, bastion de la gauche.

«Le Parti démocrate arrête Matteo Salvini dans les régions» : d’après La Repubblica, la gauche parvient à conserver la Toscane, les Pouilles et la Campanie, mais perd, en revanche, la région des Marches, remportée par les Fratelli d’Italia, le parti post-fasciste de Giorgia Meloni - un revers qui n’empêche pas le quotidien d’assurer que «le vent du populisme se tait», en Italie. «Le premier vote organisé depuis le début de la pandémie montre un changement d'humeur des Italiens envers les souverainistes et les populistes, car le Parti démocrate de Nicola Zingaretti se renforce, alors que les forces de contestation, la Ligue et le Mouvement 5 étoiles, s'affaiblissent». Le journal précise que les électeurs ont aussi largement voté en faveur de la réduction du nombre de parlementaires – une promesse électorale du Mouvement 5 étoiles. «Le vote offre une respiration au gouvernement» de Giuseppe Conte : d’après le Corriere della Sera, le président du Conseil bénéficie surtout des erreurs commises par l’opposition, «victime de ses propres ambitions démesurées». «Large victoire du oui, le vote renforce le gouvernement Conte» : La Stampa salue, pour sa part, la mobilisation des électeurs, près de 56% de participation, malgré l’épidémie de coronavirus.

A la Une également, la comparution, aujourd’hui, du journaliste Omar Radi devant la justice marocaine, pour répondre à la fois à des accusations d’espionnage et des accusations de viol. Le quotidien L’Humanité et le site d’information français Mediapart relaient les conclusions d’une enquête menée, notamment, par Human Rights Watch, sur l’ensemble des poursuites engagées contre Omar Radi. Selon l’organisation, le journaliste serait victime d’«une véritable campagne de diffamation» qui se serait traduite par la publication, ces derniers mois, de plus d’une centaine d’articles émanant de sites d’informations proches du pouvoir - des textes qui attaquent le journaliste et ses proches, en relayant des «insultes» et «des informations personnelles».

Human Rights Watch voit dans cette affaire une «instrumentalisation sans précédent du système judiciaire par les autorités marocaines» à l’encontre d’Omar Radi, victime d’un «acharnement» lié à ses investigations sur la corruption dans le milieu politique, les expropriations de terrains, et le mouvement social Hirak dans la région du Rif. «Salir. Diffamer. Enfermer» : L’Humanité dénonce les méthodes du roi Mohammed VI, qu’il accuse de vouloir «bâillonner la presse», de chercher à faire taire celles et ceux qui s’intéressent «de trop près à la prédation des richesses par (son) régime». «Les apparences de modernisation qui ont accompagné l’accession au trône de Mohammed VI, il y a vingt ans, ont fait long feu», regrette le journal, qui voit le Maroc «revenir aux années Hassan II», «l’ancien roi au terrible passif en matière de droits de l’Homme».

En Côte d’Ivoire, l’opposition appelle à la désobéissance civile face à la candidature d’Alassane Ouattara, qui brigue un troisième mandat à la présidentielle du 31 octobre. Courrier International relaie un édito de Wakat Sera, pour qui cette troisième candidature est un «passage en force», qui risque de mener la Côte d’Ivoire vers un «précipice». Le site burkinabé appelle le président à «agir avec responsabilité». «ADO aura-t-il la lumière qui lui permettra de reporter cette élection de tous les dangers à une date ultérieure et de profiter de ce temps pour instaurer un dialogue politique?» Wakat Sera interpelle directement Alassane Dramane Ouattara : «ADO, n’oublie jamais que tu seras seul face à ton destin. Penses-y et libère la Côte d’Ivoire de cette lourde angoisse qui pèse sur elle». Alors que des violences ont éclaté depuis l’annonce, en août, de cette troisième candidature, le pouvoir en place comme l’opposition accusent l’un et l’autre des «jeunes» d’en être à la fois les instigateurs et les victimes. Une partie de la jeunesse ivoirienne, elle, se dit fatiguée «de se sentir manipulée» et a décidé de prendre les devants en multipliant les actions d’éducation civique et les appels à la non-violence. Le Monde cite notamment l’initiative de Ben Coulibaly, l’un des responsables de l’antenne ivoirienne du Forum de la société civile d’Afrique de l’Ouest. Agé de 30 ans, le jeune homme refuse, dit-il, d’être «instrumentalisé», ou «réduit, comme du bétail, à un simple rôle d’électeur docile». Selon lui, l’appétit de ses jeunes compatriotes pour la chose publique serait lié à la «frustration née de la confiscation du pouvoir par toute une ancienne génération».

Le Figaro fait état d’un avis de recherche pour le moins inhabituel : Scotland Yard a lancé hier un appel à témoins pour tenter de retrouver cinq armes de la saga James Bond - des armes volées il y a six mois chez un collectionneur au nord de Londres et utilisées par Roger Moore et Pierce Brosnan durant les tournages de "Vivre et laisser mourir", "Dangereusement vôtre" et "Meurs un autre jour". Le Figaro ne dit pas, quelle est la récompense prévue. Peut-être des entrées gratuites pour "Mourir peut attendre", le 25e film officiel de la saga, dont la sortie est prévue dans quelques semaines?

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