Le parquet de Marseille a confirmé, lundi, l'ouverture d'une enquête pour dopage visant une partie des coureurs de l'équipe française Arkéa-Samsic. Une perquisition a été menée et deux personnes sont en garde à vue. Il s'agit de la première affaire notable depuis plusieurs années sur le Tour de France.
Terminé il y a moins de 48 heures, le Tour de France se retrouve de nouveau confronté au soupçon du dopage, avec l'ouverture d'une enquête visant des membres de l'équipe française Arkéa-Samsic.
Au cours de cette enquête, dont le parquet de Marseille a confirmé l'ouverture lundi 21 septembre, et visant "une petite partie des coureurs" de l'équipe, ont été découverts "de nombreux produits de santé dont des médicaments dans leurs affaires personnelles, mais également et surtout une méthode pouvant être qualifiée de dopante", a précisé la procureure de Marseille, Dominique Laurens.
Deux gardes à vue étaient en cours lundi, dans l'entourage d'un coureur, a ajouté la magistrate, sans préciser l'identité des personnes entendues par les enquêteurs. Selon Le Parisien, il s'agit d'un médecin et d'un kinésithérapeute.
Médecin colombien
Pour remplacer son médecin titulaire absent pour raisons de santé, l'équipe avait exceptionnellement fait appel pour le Tour de France à un Colombien, compatriote de son leader Nairo Quintana, relève-t-on dans l'entourage de l'équipe sans préciser si ce praticien est un des gardés à vue.
Sollicité par l'AFP à propos de ces investigations, le manager général de l'équipe bretonne, Emmanuel Hubert, a déclaré "bien évidemment soutenir (ses) coureurs. Mais s'il s'avérait qu'à l'issue de l'enquête en cours, des éléments venaient confirmer la véracité de pratiques de dopage, l'équipe se désolidariserait immédiatement de tels actes et prendrait sans attendre les mesures qui s'imposent pour mettre fin aux liens pouvant les unir avec des méthodes inacceptables et toujours combattues".
Selon des précisions fournies à l'AFP par une source proche du dossier et confirmant des informations du Journal du Dimanche et de L'Équipe, la perquisition menée a visé plusieurs coureurs, dont le Colombien Dayer Quintana, le frère de Nairo, et des membres du staff médical.
Jusqu'à cinq ans de prison
Emmanuel Hubert a pour sa part simplement indiqué que la perquisition n'a "concerné qu’un nombre très limité de coureurs, ainsi que leur entourage proche, non salarié de l'équipe".
L'enquête a été ouverte sur des chefs "d'administration et prescription à un sportif sans justification médicale de substance ou méthode interdite dans le cadre d'une manifestation sportive, aide à l'utilisation et incitation à l'usage de substance ou méthode interdite aux sportifs, transport et détention de substance ou méthode interdite aux fins d'usage par un sportif sans justification médicale", a aussi précisé Dominique Laurens, rappelant que la peine encourue était de 5 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.
Cette affaire est la première notable depuis plusieurs années sur le Tour de France, après une période scandée par des descentes de police pendant l'épreuve suite à l'affaire Festina en 1998.
Avec AFP