Une patrouille de la Garde nationale a été victime d'une attaque au couteau à Sousse, en Tunisie, dimanche. Un gendarme a été tué, et un autre blessé. Les trois assaillants ont été abattus par les forces de l'ordre.
Un membre de la Garde nationale tunisienne a été tué, dimanche 6 septembre, dans une attaque "terroriste" à Sousse, une ville touristique de l'est de la Tunisie, a annoncé à l'AFP le porte-parle de la Garde nationale.
"Une patrouille de deux agents a été victime d'une attaque au couteau dans le centre de Sousse. L'un deux est tombé en martyr et l'autre, blessé, est hospitalisé", a indiqué Houcem Eddine Jebabli.
Les trois assaillants ont été abattus par les forces de sécurité qui les avaient poursuivis après l'attaque, a précisé la Garde nationale. "Dans un échange de tirs, trois terroristes ont été tués", a ajouté Houcem Eddine Jebabli.
Le président tunisien Kaïs Saïed a apporté, dimanche, un message de soutien aux familles des victimes.
L'attaque et la poursuite des assaillants ont eu lieu à Akouda, dans la zone touristique El Kantaoui, a précisé la même source. Selon cette dernière, la voiture et les armes des assaillants ont été récupérées par les forces de l'ordre.
Chaque attaque replonge le pays dans le souvenir de la série d'attentats-suicides dont il a été l'objet après sa révolution de 2011. La ville de Sousse avait notamment déjà été le théâtre d'un attentat jihadiste en 2015.
Essor de la mouvance jihadiste
Mais la dernière attaque de ce type remonte au 6 mars dernier. Un policier avait été tué et cinq autres blessés, ainsi qu'un civil, dans un double attentat-suicide contre des forces de l'ordre protégeant l'ambassade des États-Unis à Tunis.
Après la chute de la dictature en 2011, la Tunisie a été confrontée à un essor de la mouvance jihadiste, responsable de la mort de dizaines de soldats et de policiers, mais aussi de nombreux civils et de 59 touristes étrangers, dont une quarantaine à Sousse en 2015.
En septembre 2012, l'ambassade américaine avait déjà été assaillie par des manifestants issus pour la plupart de la mouvance salafiste, qui entendaient protester contre un film islamophobe réalisé aux États-Unis. Quatre personnes avaient été tuées et des dizaines blessées lors de violents affrontements entre police et manifestants.
La situation sécuritaire s'est néanmoins nettement améliorée ces trois dernières années.
Mais des attaques contre les forces de sécurité ont encore lieu, notamment dans les massifs montagneux frontaliers de l'Algérie, et ponctuellement à Tunis.
Fin juin 2019, le double attentat-suicide revendiqué par le groupe État islamique (EI) avait visé des policiers dans le centre de Tunis et devant une caserne et coûté la vie à un policier.
Outre l'EI, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a perpétré plusieurs attaques meurtrières au cours de la décennie écoulée. Fin février, Aqmi a confirmé le décès d'un de ses chefs, Abou Iyadh, fondateur du principal groupe jihadiste tunisien proche d'Al-Qaïda, Ansar al Charia, notamment accusé d'avoir orchestré les violences contre l'ambassade américaine en 2012.
Avec AFP