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À Bagdad, Emmanuel Macron affirme son soutien à la "souveraineté" de l'Irak

En visite à Bagdad, le chef de l'État français a affirmé son soutien à "la souveraineté" de l'Irak face aux "ingérences étrangères", alors que de vives tensions opposent ses deux alliés, Washington et Téhéran.

C'est une visite de quelques heures que le président français Emmanuel Macron a effectué en Irak, mercredi 2 septembre, avec pour objet d'aider ce pays à affirmer "sa souveraineté", à l'écart des vives tensions entre ses deux alliés, Washington et Téhéran. Il est le premier chef d'État étranger à se rendre en Irak depuis la nomination en mai d'un nouveau Premier ministre, Moustafa al-Kazimi.

En provenance de Beyrouth, le président français a été accueilli à Bagdad par les principaux responsables du pays. Peu de temps après son arrivée, il a donné une conférence de presse commune avec son homologue irakien, Barham Saleh au cours de laquelle il a renouvelé son soutien à l'exécutif en place et réaffirmé l'engagement militaire de la France. 

À Bagdad, Emmanuel Macron affirme son soutien à la "souveraineté" de l'Irak

Les forces françaises y sont engagées dans le cadre de l'opération Chammal. Et, selon Emmanuel Macron, "la guerre contre le [groupe] État islamique n'est pas finie et la France continuera de se tenir aux côtés des Irakiens dans le cadre de la coalition internationale luttant contre les islamistes armés".

"L'Irak traverse un temps de défi depuis plusieurs années, marquées par la guerre et le terrorisme", a déclaré Emmanuel Macron. "Vous avez une transition à mener", et la France souhaite "pleinement" la soutenir, a-t-il ajouté après un entretien avec le président irakien.

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Le président français a expliqué qu'un deuxième défi devait être relevé, "celui des ingérences extérieures multiples" qui durent depuis plusieurs années.

Barham Saleh a tenu un discours similaire en jugeant que son pays, à la fois soutenu par les États-Unis et proche de l'Iran, ne devait pas servir de champ de bataille pour des conflits à distance entre États.

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L'Irak doit "se dissocier des tensions de son voisinage"

Ce pays est pris en étau depuis des années entre ses deux partenaires les plus influents, Washington et Téhéran, une position qui est devenue encore plus difficile à tenir à partir de 2018 avec la campagne de "pression maximale" exercée par les États-Unis de Donald Trump contre l'Iran.

L'Irak, qui a vu l'émergence l'an dernier d'un puissant mouvement de contestation populaire, est aussi confronté à une conjoncture économique délicate. Deuxième plus important producteur de l'Opep, il a été fortement touché par la chute des prix du pétrole et la pandémie de coronavirus a encore aggravé les difficultés.

À Bagdad, Emmanuel Macron devrait s'entretenir avec le Premier ministre, Kazimi, mais aussi avec le président Barham Saleh, avant un déjeuner partagé avec d'autres responsables.

Son message devrait faire écho à celui de son chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian, qui a souligné, lors d'une visite en juillet, la nécessité pour l'Irak de "se dissocier des tensions de son voisinage".

Le 27 août, la ministre française des Armées, Florence Parly, a elle aussi mené des entretiens à Bagdad et Erbil, capitale de la région kurde, rappelant notamment l'importance de poursuivre la lutte contre le groupe jihadiste État islamique (EI).

"Nous sommes convaincus que le combat contre Daech (acronyme arabe de l'EI) n'est pas terminé. Nous sommes à vos côtés", a-t-elle déclaré.

Cette visite intervient, en outre, alors que le président américain Donald Trump a réaffirmé, le 21 août, sa volonté de retirer les troupes américaines d'Irak, mais sans préciser de calendrier. Quelque 5 000 soldats et diplomates américains y sont encore déployés.

Contrairement à la plupart des responsables étrangers en visite en Irak, Emmanuel Macron ne se rendra pas à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, et espère rencontrer les leaders kurdes à Bagdad, selon des sources irakiennes.

Avec AFP et Reuters