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Lancée à l'appel de sept syndicats, la première journée d'action interprofessionnelle organisée depuis la rentrée entend défendre "le travail décent". La mobilisation ne devrait entraîner que peu de perturbations.

AFP - Sept syndicats organisent ce mercredi la première journée d'action interprofessionnelle depuis la rentrée, sur le thème de la lutte "pour le travail décent", mais peu de perturbations sont à attendre de cette journée d'action décentralisée.

L'initiative, qui relaie en France la journée mondiale organisée sur ce thème par la Confédération syndicale internationale (CSI), consacrera une fissure dans l'unité syndicale qui prévalait depuis bientôt un an. FO, qui dit militer pour "une grève franche" de 24 heures, a en effet décidé de ne pas s'y associer, préférant tenir un colloque avec des syndicalistes étrangers.

Les sept centrales syndicales -CGT, CFDT, CFE-CGC, CFTC, Solidaires (dont les syndicats Sud), Unsa (autonomes), FSU- qui se sont coordonnées lors d'une réunion le 28 septembre, continuent de réclamer "une autre politique économique et sociale afin de protéger les emplois, s'opposer aux licenciements et défendre les salariés".

Elles ont donné toute liberté à leurs structures locales pour fixer ensemble les modalités d'action.

A Paris, il n'y aura pas de défilé, mais un rassemblement régional devant le siège du Medef, en présence du secrétaire général de la CGT Bernard Thibault. La CFTC n'y participera pas, pas plus que dans la plupart des chefs-lieux et sous-préfectures. "La manif, stop!", affirme son président Jacques Voisin, échaudé par les échecs des dernières mobilisations intersyndicales de mai et juin.

Des manifestations sont prévues à Marseille, Lyon, Grenoble, Clermont-Ferrand, Montpellier, Nancy, Saint-Etienne, ainsi que dans quelques villes moyennes comme Amiens, Avignon, Beauvais, Tulle (Corrèze).

Ailleurs sont prévus pique-nique, distributions de tracts, conférences de presse et, surtout, des rassemblements, le plus souvent devant les préfectures, les sièges locaux du Medef et ceux de France Télécom.

Aux yeux des syndicats organisateurs, les problèmes de conditions de travail mis en évidence chez l'opérateur de télécommunications à l'occasion d'une série de suicides de salariés montrent la pertinence de la revendication du "travail décent". "Parler de travail décent, c'est parler salaires, emploi, conditions de travail", souligne la CGT.

Les associations de défense des chômeurs ont appelé les demandeurs d'emploi à participer aux initiatives diverses.

Peu de perturbations sont à attendre, les appels à la grève étant assez rares. Deux exceptions toutefois: les fédérations CGT, CFDT et CFE-CGC du transport routier ont annoncé des "actions ciblées sur tout le territoire", consistant à bloquer des sites d'entreprises de transports, pour des revendications salariales.

Chez France Télécom, dès mardi, les syndicats ont appelé le personnel à "agir sous toutes les formes y compris par la grève".

Si l'heure n'est pas à la mobilisation générale face au gouvernement et au patronat, les syndicats décrivent un climat social lourd. François Chérèque (CFDT) évoque "des salariés dans un profond état de souffrance". L'association patronale Entreprise et Personnel parle d'un climat "en demi-teinte" entre plans de suppressions d'emploi et espoirs de reprise économique.