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Les ambassadeurs à Minsk de l'Union européenne et des États membres ont signifié au chef de la diplomatie biélorusse que les poursuites visant l'opposition étaient "inacceptables", appelant le pouvoir à accepter le dialogue.

L'Union européenne (UE) a appelé le pouvoir biélorusse à ouvrir le dialogue avec l'opposition, alors que le mouvement de protestation contre le président Loukachenko entre dans sa troisième semaine. Les ambassadeurs à Minsk de l'UE et des États membres ont signifié, jeudi 27 août, au chef de la diplomatie biélorusse que les poursuites visant l'opposition étaient "inacceptables".

La rencontre avec le ministre des Affaires étrangères Vladimir Makei intervient, alors que l'UE doit décider sous peu des sanctions qu'elle compte infliger aux hauts responsables, qui auraient eu un rôle dans la répression et les fraudes électorales en Biélorussie. "Les diplomates européens ont souligné que les poursuites de membres du Conseil de coordination pour les motifs définis par les autorités sont inacceptables", a indiqué la délégation de l'UE sur sa page Facebook.

/Please scroll down for English./ Сегодня главы дипломатических миссий ЕС и стран ЕС имели возможность обсудить ситуацию...

Publiée par European Union in Belarus sur Jeudi 27 août 2020

Ce conseil a été formé par l'opposition pour promouvoir une transition du pouvoir au moment où le président Alexandre Loukachenko, en place depuis 1994, fait face à un mouvement de contestation inédit provoqué par sa réélection controversée le 9 août. Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue à travers le pays, malgré une première vague brutale de répression.

Ce Conseil de coordination est visé par une enquête pour "atteinte à la sécurité nationale" et plusieurs de ses membres ont été convoqués par les enquêteurs, en tant que témoins, à l'instar du prix Nobel de littérature Svetlana Alexievitch, mercredi, et de l'opposante Maria Kolesnikova, jeudi.

Les diplomates de l'UE ont aussi demandé à pouvoir accéder aux prisons où sont détenues les personnes ayant manifesté contre le pouvoir, sur fond de témoignages de mauvais traitements et de tortures par des prisonniers remis en liberté. Alexandre Loukachenko, qui reste inflexible bien que confronté à bientôt trois semaines de contestation, a dénoncé, jeudi, une "guerre hybride", à la fois diplomatique et médiatique, piloté par ses voisins baltes et polonais.

Vladimir Poutine appelle à trouver une issue à la crise

De son côté, le président russe Vladimir Poutine a appelé, jeudi, tous les acteurs de la crise à "trouver une issue". "Nous sommes convaincus que tous les participants à ce processus auront assez de bon sens, sans extrémisme, pour trouver une issue", a déclaré le président russe dans une interview à la chaîne de télévision publique Rossiya-24.

Le locataire du Kremlin a également rappelé que la crise chez son voisin était "l'affaire de la société et du peuple biélorusse", ajoutant que de son point de vue, "nous nous conduisons de façon bien plus réservée et neutre que beaucoup d'autres pays, à la fois européens et américains".

Évoquant l'aide sécuritaire qu'il a promise à la Biélorussie, annoncée mi-août par son homologue Alexandre Loukachenko, le président russe a expliqué que son pays "a des obligations" envers la Biélorussie et "les remplira". "Alexandre Grégoriévitch (Loukachenko) m'a demandé de constituer une certaine réserve d'agents des forces de l'ordre et je l'ai fait", a-t-il déclaré.

"Mais nous avons convenu que je ne l'utiliserai pas jusqu'à ce que la situation soit hors de contrôle et que les éléments extrémistes [...] franchissent certaines barrières : qu'ils mettent le feu à des voitures, des maisons, des banques, tentent de saisir des bâtiments administratifs", a-t-il poursuivi, disant espérer "ne pas en arriver à cette nécessité".

Avec AFP