Dans un rapport inédit publié jeudi, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a demandé aux réseaux sociaux et aux plateformes en ligne d'être plus transparents et efficaces dans leur lutte contre les infox.
Dans un rapport publié jeudi 30 juillet, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a jugé que les réseaux sociaux et les plateformes en ligne, qui ont pris de bonnes mesures contre les infox, devaient cependant être plus transparents et efficaces.
Google, Facebook, Snapchat, Twitter, LinkedIn, Microsoft, JeuxVideo.com, Dailymotion, Doctissimo ou encore Wikipedia ont répondu aux questions du CSA qui a publié un tour d'horizon dans un rapport de 87 pages.
Le CSA constate "d'une manière générale [que] les opérateurs se sont saisis de l'enjeu de la lutte contre la diffusion de fausses informations, en suivant plusieurs de ses recommandations". "Néanmoins, ces mesures doivent encore être approfondies", souligne le Conseil.
#INFOX | Pour la 1ère fois, 16 plateformes en ligne (réseaux sociaux, moteurs de recherche, etc.) ont fourni au @CSAudiovisuel des éclairages sur les moyens mis en place pour lutter contre la désinformation en ligne: https://t.co/96PokHpS82
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Simplification des dispositifs de signalement
Tous les opérateurs ont mis en place des dispositifs de signalement des infox, mais ces dispositifs pourraient être simplifiés. Et les utilisateurs restent peu informés sur les suites de la procédure.
Par ailleurs, les opérateurs n'ont pas donné assez d'informations concernant le traitement de ces signalements et les "moyens humains" qu'ils y consacrent, empêchant le CSA "d'apprécier pleinement la portée des moyens mis en œuvre pour répondre aux objectifs de la loi".
Adoptée fin 2018, la loi contre la manipulation de l'information vise à endiguer la diffusion d'infox durant les campagnes électorales. Elle prévoit que les plateformes en ligne prennent des mesures contre les infox, notamment en mettant en place des dispositifs de signalement, et les oblige à rendre compte de leurs efforts au CSA dans une déclaration annuelle.
Transparence et démonétisation des pages propageant des infox
Dans son rapport, le CSA demande également une "transparence accrue" des algorithmes qui repèrent les infox, et encourage les opérateurs à s'engager davantage dans l'éducation à l'information et à renforcer leurs partenariats avec des médias.
La grande majorité des plateformes n'ont pas précisé non plus "les mesures permettant aux contenus sponsorisés de gagner en visibilité, qui sont au cœur de leur modèle économique", mais peuvent aussi diffuser des informations trompeuses. Le CSA les appelle à prendre des mesures pour démonétiser des pages propageant de fausses informations.
Plusieurs experts des médias, de l'enseignement supérieur et des nouvelles technologies, dont une journaliste de l'AFP, ont contribué à la préparation des travaux du CSA. Avec un réseau de plus de 80 journalistes spécialisés dans plus de 35 pays et 15 langues, au "Third Party Fact-Checking", l'AFP participe à un programme, développé par Facebook, de vérification des informations par des médias.
À travers ce programme, qui a démarré en décembre 2016, Facebook rémunère une soixantaine de médias à travers le monde, généralistes ou spécialisés, pour l'utilisation de leurs "fact-checks" sur sa plateforme et sur Instagram. Les médias participants sont totalement libres dans le choix et le traitement de leurs sujets.
Avec AFP