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Nouvelles restrictions et déplacements limités pour freiner la propagation du Covid-19

Sept mois après son apparition en Chine, le virus, pour lequel aucun vaccin n'a encore été trouvé, montre toujours des signes de vitalité. De nombreux pays mettent donc en place de nouvelles règles pour éviter une seconde vague aux enjeux économiques et sociétaux potentiellement désastreux. 

Nouveaux bilans, nouvelles mesures. Inexorablement, la pandémie de coronavirus poursuit sa course à travers le monde. Avec plus de 650 000 morts dans son sillage, elle ne devrait pas s’arrêter là : plus de 5 millions de nouveaux cas ont été détectés depuis le 1er juillet, soit plus d'un tiers du nombre total de cas déclarés. Raison pour laquelle, toujours plus de pays sont amenés à durcir les mesures sanitaires et limiter drastiquement les déplacements de population.

Les Amériques en lutte contre le Covid-19  

Les États-Unis, pays le plus touché au monde, comptent près de 4 234 000 de contaminations et près de 150 000 morts. Le gouvernement américain s'est donc engagé à porter à jusqu'à près d'un milliard de dollars au total son soutien au développement d'un potentiel vaccin. Les États-Unis, tout comme le Canada, ont en outre décidé de prolonger la fermeture de leur frontière commune pour tous les déplacements non essentiels. Il en va de même pour la frontière entre les États-Unis et le Mexique. 

L'Amérique latine et les Caraïbes sont devenues la région la plus touchée, devant l'Amérique du Nord. Le Brésil, pays latino-américain le plus touché, a recensé dimanche près de 25 000 cas supplémentaires, pour un total de 2,4 millions. Il déplore plus de 87 000 morts. Le Venezuela a décidé de reconduire des mesures de confinement local. La Bolivie a, elle, proclamé lundi l'état de "calamité publique" dans tout le pays. 

Mesures prophylactiques en Afrique au Moyen-Orient  

L’Afrique n’est pas épargnée par la pandémie. L'Algérie a aussi décidé d'imposer le confinement à certaines localités.

À quelques jours de l'Aïd al-Adha, une fête traditionnellement marquée par des réunions familiales, le Maroc a annoncé qu'il limitait les déplacements entre huit grandes villes, qui comptent plus de la moitié de la population du pays. Cette décision a provoqué dimanche soir des embouteillages monstres sur les routes, les gares étant elles prises d'assaut avant que la mesure n'entre en vigueur. 

Au Moyen-Orient, pour la première fois de l'histoire moderne, le grand pèlerinage à La Mecque, en Arabie saoudite, se fera à partir de mercredi avec un nombre de fidèles très réduit. Seuls 10 000 Saoudiens et résidents étrangers du royaume sont autorisés cette année à effectuer le hajj, contre 2,5 millions l'an dernier. 

L'Asie elle aussi s'inquiète d'une résurgence de l'épidémie. Le port du masque en public est devenu obligatoire à Hong Kong, où les rassemblements en public de plus de deux personnes vont être interdits. Et la Chine a fait état lundi de 61 nouveaux malades en 24 heures, la plus importante augmentation journalière depuis mi-avril.  

L’Europe resserre aussi ses règles

L’Europe a également durci les règles. En Belgique, l'un des pays qui compte le plus grand nombre de morts du Covid-19 par rapport à sa population (85 pour 100 000 habitants), le gouvernement a mis en place de nouvelles restrictions sanitaires. À partir de mercredi, et pour quatre semaines, le nombre de personnes que les Belges sont autorisés à voir dans le cadre de leur "bulle de contact" passe de 15 à 5 personnes.

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Nouvelles restrictions et déplacements limités pour freiner la propagation du Covid-19

Le ministre de la Santé allemand, Jens Spahn, a lui annoncé lundi qu'il allait imposer des tests de dépistage pour les voyageurs revenant de régions à risques, face à une augmentation récente des cas d'infections dans le pays. Le gouvernement allemand a déconseillé mardi les voyages "non essentiels" et touristiques vers les régions espagnoles d'Aragon, de Catalogne et de Navarre, en raison du "nombre élevé d'infections" au coronavirus.

Quant à la Grande-Bretagne, elle soumet depuis dimanche les passagers en provenance d'Espagne, deuxième destination touristique mondiale derrière la France, à une période d'isolement, une mesure critiquée par Madrid qui a riposté en assurant être un "pays sûr".  

L’Espagne prend pourtant de nombreuses mesures restrictives. Près de 4 millions d'habitants de l'agglomération de Barcelone ont été appelés, depuis le 17 juillet, à "rester chez eux" sauf besoin de première nécessité, en raison de la hausse des cas de Covid-19. Cette recommandation s'étend à la zone de Lérida (en Catalogne), ainsi que les municipalités de Figueras (proche de la frontière française), Vilafant et Sant Feliu de Llobregat. 

Les autorités catalanes ont également décidé de fermer à Barcelone cinémas, théâtres, discothèques, d'interdire les réunions de plus de dix personnes, les visites dans les maisons de retraite et de limiter la capacité d'accueil à 50 % dans les bars et restaurants. 

Et désormais, le port du masque est obligatoire dans la rue et sur les terrasses des cafés dans la quasi-totalité des régions espagnoles, dont Madrid où les rassemblements sont limités à 10 personnes. 

Le trafic aérien ne retrouvera son niveau de 2019 "qu'entre 2024 et 2027"

La France n’échappe pas aux restrictions. Les autorités locales, inquiètes là aussi d'un rebond des contaminations en pleine saison touristique, ont ordonné la fermeture de lieux publics la nuit ou imposent le port du masque en plein air dans les quartiers les plus fréquentés. 

À Paris, le trafic aérien ne retrouvera son niveau de 2019 "qu'entre 2024 et 2027", a fait savoir lundi le PDG d'ADP, le gestionnaire des aéroports parisiens. Le retour à la normale sera freiné par la lenteur du rétablissement du trafic international, a-t-il poursuivi. 

Les liaisons long-courrier vont en effet souffrir, selon lui, d'abord de la décision des États d'ouvrir ou de fermer les frontières en fonction de l'évolution de la pandémie, des "difficultés liées à la demande" en raison d'un pouvoir d'achat en baisse ou de voyages d'affaires moins nombreux, d'une offre moins importante avec un "recentrage" des réseaux des compagnies aériennes sur les lignes les plus rentables et enfin de la "baisse des flottes d'avions liées à l'arrêt ou la vente d'un certain nombre d'avions". 

Reste que les fermetures de frontières ne constituent pas une stratégie "viable" pour lutter contre le coronavirus, a estimé lundi 27 juillet l’Organisation mondiale de la santé (OMS). "Cela va devenir presque impossible pour les pays de maintenir dans un futur proche leurs frontières fermées", a déclaré le Dr Michael Ryan, directeur des situations d'urgence à l'OMS, lors d'une conférence de presse virtuelle. De nombreux pays dans le monde ferment leurs frontières à des ressortissants venant de zones à risques ou imposent des quatorzaines et des tests, mais sans stratégie concertée. "Les économies doivent rouvrir, les gens doivent travailler, le commerce doit reprendre", a-t-il admis, tout en reconnaissant que chaque État devait prendre en compte individuellement les risques d'ouvrir ses frontières. 

Avec AFP