Après l'un des plus longs sommets européens de l'histoire, le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó, nous explique la position défendue par la Hongrie sur l'état de droit lors des négociations du plan de relance et revient sur l’opposition de son pays à l’idée d’une Europe fédérale. Il aborde aussi la question de la fermeture des frontières en ces temps d’épidémie dans les pays voisins et la position de la Hongrie sur l’immigration en Europe.
Sur l’accord du plan de relance
"Si ça n'avait pas été le meilleur accord que l'on puisse trouver, nous ne l'aurions tout bonnement pas accepté", explique le ministre hongrois des Affaires étrangères. Et il poursuit : "Notre objectif principal, c'était de nous assurer que la répartition des fonds européens soit faite selon des critères équitables et objectifs. Il est hors de question d'accepter tout chantage ou d'accepter que certains pays fassent pression sur d'autres."
Sur les conditions posées par les pays "frugaux"
Péter Szijjártó affirme que "soumettre à conditions le fait qu'un état membre de l'Union puisse utiliser ou non les fonds européens est tout simplement inacceptable. Aucun état membre ne devrait pouvoir dire aux autres s'ils peuvent ou non utiliser l'argent européen."
Sur l’idée d’une Europe fédérale
"On ne se reconnaît pas du tout dans ce qu'on pourrait appeler le concept "d'États-Unis d'Europe"", explique le ministre hongrois des Affaires étrangères. "Nous pensons que l'UE ne peut être forte que si les États membres eux-mêmes sont forts et je pense que l'Union européenne sera forte si les membres s'en tiennent à leur identité, qu’il s’agisse d'identité nationale, d'histoire, de patrimoine religieux ou de patrimoine culturel."
Sur Mark Rutte, Premier ministre néerlandais
"(C')est un homme politique pro-immigration. Et il déteste notre politique qui est une politique qui s'oppose très fermement à l'immigration", estime Péter Szijjártó. "Et c'est évident que ces dernières années, il n'a eu de cesse de guetter des opportunités afin de punir la Hongrie parce qu'elle défend cette politique très anti-immigration."
Sur la Hongrie face à une potentielle deuxième vague de Covid-19
"Nous avons réussi à maîtriser la situation, à maintenir le nombre de personnes infectées à un niveau relativement bas… Nous ne voulons pas que nos efforts soient vains", affirme le ministre hongrois des Affaires étrangères. "Nous restons donc prudents en ce qui concerne l'ouverture des frontières aux pays tiers. Mais au sein de l'Union européenne, nous accueillons bien sûr nos hôtes qui viennent en Hongrie."