logo

Du mont Sinjar à l’est de la France : le prix de l’exil pour les femmes yazidies

Durant l’année 2019, une centaine de femmes yazidies accompagnées de leurs enfants sont arrivées en France par petits groupes afin d’y démarrer une nouvelle vie en sécurité. Dans leur pays d'origine, l'Irak ou la Syrie, les Yazidis ont été les proies de l'organisation État islamique. Massacres, enlèvements, viols, esclavage sexuel... Comment se reconstruire après de tels traumatismes ? Comment réapprendre à vivre dans un pays qui n’est pas le sien et dont on ne parle pas la langue ? France 24 a suivi les premiers pas en France de ces femmes et de ces enfants qui reviennent de l’enfer.

Tout a commencé par le combat de Nadia Murad, ancienne esclave sexuelle de l'organisation État islamique (EI) et prix Nobel de la paix en 2018. Elle convainc Emmanuel Macron d'accueillir en France des femmes yazidies, toutes veuves, ainsi que leurs enfants, afin de leur offrir un avenir là où chez eux, ils n'en ont plus.

Grâce à un programme spécial mis en place par l’Élysée, ces rescapés du terrorisme sont installés courant 2019 par petits groupes successifs aux quatre coins de l’Hexagone.

Nos reporters se sont rendus dans le Grand Est à la rencontre de certaines de ces familles. Pendant huit mois, ils ont suivi les premiers pas de Soma, Gulan et Mina dans leur nouvelle vie d'exilées.

Originaires du mont Sinjar, dans le nord de l’Irak, ces femmes ont survécu aux griffes de l’EI et ont perdu leur mari. Bien souvent, leurs pères ou leurs frères ont également péri dans des conditions dramatiques, tandis que certaines de leurs proches sont toujours esclaves sexuelles des islamistes en Irak ou en Syrie. Elles n'ont parfois aucune nouvelle d’elles. 

Comme les autres rescapées yazidies, Soma, Gulan et Mina sont analphabètes et viennent de familles rurales. Installées dans l’est de la France, elles sont épaulées par une équipe de l’association Habitat et humanisme dans leurs démarches administratives et dans leurs questionnements face à cette nouvelle culture qu’elles découvrent.

Pour des raisons de sécurité, nous n’avons pas pu filmer les visages de ces femmes et de leurs enfants. Nous avons aussi modifié leurs prénoms.