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Au moins 1,6 million de suffrages pour la "votation citoyenne"

La "votation citoyenne" organisée, samedi, sur le statut de La Poste a recueilli au moins 1,6 million de suffrages. L'association Attac, membre du comité organisateur, a applaudi "un processus démocratique d'ampleur".

AFP - La votation citoyenne sur l'avenir de La Poste achevée ce week-end a recueilli au moins 1,6 million de suffrages, a indiqué dimanche à la mi-journée le porte-parole du comité organisateur, Nicolas Galepides, tandis que le décompte se poursuivait dans 15 à 20 départements.

"Pour l'instant on est à 1,6 million de suffrages exprimés", a déclaré à l'AFP M. Galepides, élu syndical Sud-PTT et membre du conseil d'administration de La Poste depuis 2000.

"On attend encore les remontées de 15 à 20 départements, dont les Bouches-du-Rhône où ça a beaucoup voté", a-t-il ajouté, en précisant que la votation "avait cartonné notamment en Haute-Garonne, Loire et Auvergne".

"Après cet exercice de démocratie participative et cet engouement, on va évidemment demander le gel du projet (de transformation de La Poste en société anonyme, ndlr) et l'ouverture d'un grand débat public sous une forme qui reste à déterminer mais qui devra rassembler toutes les parties prenantes", a ajouté M. Galepides.

"On ne peut pas laisser retomber le soufflé. On ne va pas se contenter de demander un rendez-vous au président de la République et rester à attendre devant le téléphone, il y a une vraie attente des gens", a-t-il dit.

Le mouvement altermondialiste Attac, l'une des 62 organisations composant le comité, a pavoisé dans un communiqué, parlant d'un "succès considérable" et de "près de 2 millions de participants".

"C’est un processus démocratique d’ampleur qui s’est effectué, preuve de l’attachement de la population au grand service public de proximité qu’est La Poste. La balle est maintenant dans le camp du gouvernement et du président de la République", a ajouté l'association.

Attac exige le gel d'un projet qu'"aucune raison ne justifie, sinon le fait d’entamer un processus de privatisation refusé par nos concitoyens", et "l'organisation d'un référendum sur le sujet".

Le comité national travaillait dimanche à dessiner la carte des zones les plus votantes tout en constatant d'ores et déjà "une forte concentration dans les quartiers populaires et les zones rurales où le problème est le plus cuisant", selon M. Galepides.

Le comité organisateur (Comité national contre la privatisation de La Poste, pour un débat public et un référendum sur le service public postal) regroupe une soixantaine d'organisations, partis, syndicats (pas la CFDT) et associations.

Dimanche, alors qu'en principe la votation était terminée, des scrutins ont encore eu lieu sur des marchés, selon M. Galepides, tandis que le téléphone n'arrêtait pas de sonner à la mairie du IIe arrondissement où le comité a implanté son QG: "les gens appellent pour regretter de ne pas avoir pu voter".