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L'annexion de territoires palestiniens par Israël est "illégale", insiste l'ONU

Michelle Bachelet, la Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, a dénoncé lundi l'illégalité du projet israélien d'annexion de la Cisjordanie.

"L'annexion est illégale. Point final", a affirmé lundi 29 juin Michelle Bachelet, Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme à propos du projet israélien d'annexion de la Cisjordanie.

"Je demande instamment à Israël d'écouter ses propres anciens hauts fonctionnaires et généraux, ainsi que les nombreuses voix dans le monde, l'avertissant de ne pas poursuivre sur cette voie dangereuse", a-t-elle ajouté. "Toute annexion. Qu'il s'agisse de 30 % de la Cisjordanie ou de 5 %" elle est "illégale",

UN Human Rights Chief @mbachelet urges #Israel not to proceed with its plans to illegally annex a swathe of occupied Palestinian territory, saying it would have a disastrous impact on #HumanRights of Palestinians and across the region.

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— UN Human Rights (@UNHumanRights) June 29, 2020

Relevant que "les ondes de choc de l'annexion dureront des décennies et seront extrêmement préjudiciables à Israël, ainsi qu'aux Palestiniens", la haute responsable onusienne souligne qu'il est encore temps de revenir sur cette décision."

À partir de mercredi, date que l'État hébreu s'est fixée pour le début de l'annexion, le pays doit définir sa stratégie pour mettre en œuvre le plan américain.

Le 28 janvier, le président Donald Trump, avec à ses côtés le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, avait dévoilé son projet de résolution du conflit israélo-palestinien en partant de la situation sur le terrain et non, comme c'était le cas jusqu'à présent, du droit international et des résolutions de l'ONU.

Ce plan prévoit la création d'un État palestinien sur un territoire restreint et morcelé et l'annexion par Israël de colonies et de la vallée du Jourdain en Cisjordanie occupée.

"Les conséquences précises de l'annexion ne peuvent être prédites, mais elles risquent d'être désastreuses pour les Palestiniens, pour Israël et pour l'ensemble de la région", a indiqué Michelle Bachelet, soulignant que le secrétaire général de l'ONU avait appelé le gouvernement israélien à abandonner ses projets.

Cette annexion "nuira gravement à la perspective d'une solution à deux États, réduira les possibilités de reprise des négociations, et perpétuera les graves violations des droits humains et du droit humanitaire international dont nous sommes témoins aujourd'hui", a-t-elle poursuivi.

Le texte souligne que s'il y a annexion, "les colonies - déjà une violation évidente du droit international - vont presque certainement s'étendre, augmentant les frictions existantes entre les deux communautés".

Il note aussi que les Palestiniens seront soumis à une plus forte pression pour sortir de la zone annexée, et que des communautés entières seront exposées à un risque élevé de transfert forcé. Quant aux Palestiniens vivant en dehors de la zone annexée, ils risquent selon l'ONU d'être privés d'accès à leurs ressources naturelles.

Le Haut-Commissariat souligne que les restrictions du droit à la liberté de mouvement augmenteront aussi fortement à mesure que les "centres de population palestinienne" deviendront des "enclaves".

L'ONU craint aussi que l'accès humanitaire puisse être entravé et s'inquiète des difficultés d'accès des Palestiniens aux terres agricoles et aux services, comme l'éducation et la santé.

Avec AFP