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Donald Trump a signé mardi un décret ordonnant une réforme limitée des forces de l'ordre, notamment l'interdiction des prises d'étranglement, sauf "si la vie d'un policier est en danger". Et ce, pour tenter de répondre au mouvement historique de colère contre les violences policières aux États-Unis.

Après plusieurs semaines de tensions à la suite de la mort de George Floyd, un Afro-Américain asphyxié par un policier blanc lors de son arrestation, le président américain Donald Trump a signé, mardi 16 juin, un décret ordonnant une réforme limitée des forces de l'ordre.

Ce décret inclut l'interdiction des prises controversées d'étranglement, sauf "si la vie d'un policier est en danger", a précisé le chef de l'État après avoir rencontré les familles de victimes de violences policières ou racistes. Il "encourage" les milliers d'unités de police américaines à adopter les "normes professionnelles les plus élevées", a-t-il ajouté depuis les jardins de la Maison Blanche.

Devant des représentants de son gouvernement, de la police et des parlementaires républicains, mais en l'absence notable des proches des victimes, il a affirmé que "les Américains connaissent la vérité : sans la police, il y a le chaos, sans le droit, il y a l'anarchie et sans la sécurité, c'est la catastrophe". 

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Donald Trump interdit les prises d'étranglement sauf "si la vie d'un policier est en danger"

Le président américain n'ayant qu'un pouvoir limité sur les services de police, qui dépendent surtout des États et des villes, le décret utilisera le levier des subventions fédérales pour les "encourager" à respecter les "normes professionnelles les plus élevées". Il s'agit notamment d'améliorer "la formation sur l'usage de la force et les techniques de désengagement" et le partage des données sur les agents connus pour leurs mauvaises pratiques. 

Seul un "très petit" nombre d'agents commet des fautes, a souligné Donald Trump dans des remarques qui ont parfois pris des allures de discours de campagne.

Des mesures jugées insuffisantes par l'opposition

Ces mesures restent toutefois en-deçà de ce que réclament les manifestants, qui se mobilisent depuis la mort de George Floyd, le 25 mai à Minneapolis. Et qui réclament notamment l'interdiction pure et simple des prises controversées d'étranglement.

Ainsi, le décret est jugé "insuffisant" par Kate Bedingfield, porte-parole du candidat démocrate pour la présidentielle Joe Biden. La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a également estimé que ces mesures n'étaient "tristement (...) pas à la hauteur des actions nécessaires pour combattre" le racisme et les violences policières qui tuent "des centaines de Noirs américains".  

The President’s Executive Order falls seriously short of what is required to combat the epidemic of racial injustice & police brutality that is murdering Black Americans. We must insist on the bold change found in the George Floyd #JusticeInPolicing Act. https://t.co/tjNVJCiU3u

— Nancy Pelosi (@SpeakerPelosi) June 16, 2020

Les démocrates ont inclus l'interdiction pure et simple des prises d'étranglement dans un projet de loi qu'ils pourraient faire adopter dès la semaine prochaine à la Chambre. Mais il est très peu probable qu'il passe en l'état l'étape du Sénat, à majorité républicaine.

Le seul sénateur républicain noir, Tim Scott, compte de son côté présenter un projet de loi qui ne devrait pas aller aussi loin. 

Avec AFP