Alors que la course pour la mise au point d'un vaccin contre le Covid-19 est lancée, plusieurs pays européens dont la France ont signé un accord avec le groupe pharmaceutique AstraZeneca. Le but : assurer la distribution de 300 millions de doses d'un vaccin à la population de l'Union européenne quand il sera disponible.
L'Allemagne, la France, l'Italie et et les Pays-Bas ont signé un accord avec le groupe pharmaceutique AstraZeneca pour garantir la fourniture à l'UE de 300 millions de doses d'un éventuel vaccin contre le coronavirus, a annoncé samedi 13 juin le gouvernement allemand. Le gouvernement italien évoque lui le chiffre de 400 millions de doses.
Les quatre pays ont signé un accord avec le groupe, né en 1999 de la fusion du Suédois Astra et du Britannique Zeneca, qui prévoit l'approvisionnement de l'ensemble des pays membres de l'Union européenne dès qu'un vaccin contre le Covid-19 sera découvert, a indiqué le ministère allemand de la Santé.
Le développement d'un vaccin pourrait être achevé avec succès d'ici la fin de l'année, ont précisé à l'AFP des sources gouvernementales allemandes.
Une distribution à tous les pays membres de l'UE
Les doses "doivent être distribuées à tous les États membres qui veulent participer, en fonction de la taille de leur population", selon le ministère.
"Pour que les vaccins soient disponibles en grand nombre très rapidement après leur éventuelle approbation cette année ou l'année prochaine, les capacités de production doivent être garanties par contrat dès maintenant", a-t-il fait valoir.
La Commission européenne avait défendu vendredi l'idée auprès des pays de l'UE de se regrouper pour garantir un accès privilégié à un futur vaccin. Elle plaidait notamment pour la mise en place de contrats d'achats anticipés.
Un vaccin encore loin d'être au point
Au moment où les laboratoires tentent de trouver un vaccin en un temps record, en 12 à 18 mois contre plusieurs années en temps normal, ces avances sur paiement leur permettraient d'investir dans les capacités de production, alors que les essais cliniques sur les humains ne sont pas encore finalisés.
Cet engagement donnerait le droit aux États membres d'acheter un certain nombre de doses à un certain prix une fois le vaccin disponible, en contrepartie du risque pris en matière d'investissements.
Les principaux groupes pharmaceutiques sont engagés dans une course pour développer un vaccin contre le coronavirus, qui a jusqu'à présent fait plus de 417 000 morts et infecté plus de 7,4 millions de personnes dans le monde.
Le Japon, la Russie et le Brésil intéressés
AstraZeneca avait fait savoir vendredi qu'il attendait pour septembre des résultats sur l'efficacité du vaccin contre le nouveau coronavirus sur lequel il travaille avec l'université d'Oxford. Des tests sont menés en Grande-Bretagne, ainsi qu'au Brésil devenu l'épicentre de la pandémie. Au total, une dizaine de travaux sur différents vaccins ont atteint le stade des essais cliniques dans le monde.
Ailleurs dans le monde, plusieurs pays pourraient passer des accords similaires avec le groupe pharmaceutique. AstraZeneca est en effet en discussion avec le Japon, la Russie, le Brésil et la Chine sur des contrats d'approvisionnement pour son candidat vaccin contre le coronavirus, a dit samedi le directeur général du groupe pharmaceutique britannique.
Avec AFP et Reuters