
Le géant américain du pneumatique Goodyear a été condamné jeudi par les prud'hommes d'Amiens pour le licenciement abusif de 832 anciens salariés. Le montant total des dommages-intérêts n'est pas encore connu.
C'est une "énorme victoire" pour 832 anciens salariés de Goodyear, selon les mots de leur avocat, Me Fiodor Rilov. Le conseil prud'hommal d'Amiens a condamné jeudi 28 mai le géant américain du pneumatique pour "licenciement sans motif économique valide". Ces anciens salariés travaillaient dans l'usine Goodyear d'Amiens-Nord, fermée en janvier 2014 et qui employait alors 1143 personnes.
La direction a pris "acte" de son côté de ce jugement et indique "se réserver le droit de faire appel". Le tribunal a néanmoins demandé une exécution provisoire de ce jugement, selon Me Rilov.
Le montant total des dommages-intérêts devant être versés n'était pas immédiatement disponible.
Des bénéfices de 1,7 milliard de dollars à l'époque
Lors de l'audience dite de départage du 28 janvier, à laquelle environ 550 personnes avaient assisté, Me Rilov avait insisté sur les bénéfices d'exploitation mondiaux du groupe Goodyear à l'époque de la fermeture de l'usine, d'un montant de 1,7 milliard de dollars.
L'avocat avait considéré cette affaire comme "emblématique du refus des ouvriers de se laisser écraser à l'occasion du démantèlement de leur outil de travail pendant que leur employeur réalise des profits colossaux".
"Je suis heureuse et fière de la victoire obtenue aujourd'hui. Elle ne permettra pas de redonner du travail à ceux qui sont restés sur le bord de la route, ne rétablira pas les drames sociaux et humains (...). Mais c'est une victoire qui nous rend notre dignité face à une multinationale qui nous a méprisés et humiliés", s'est félicitée pour sa part Evelyne Becker, ex-déléguée CGT de l'entreprise, devant le tribunal, où seuls quelques salariés s'étaient rendus. "Surtout, cette victoire va nous permettre de passer à autre chose."
Avec AFP