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En Espagne, l'extrême droite manifeste pour dénoncer la gestion de la crise du Covid-19

Des milliers d'Espagnols ont manifesté en voiture, samedi, dans les grandes villes du pays, à l'appel du parti d'extrême droite Vox. Ils dénoncent la gestion de la crise du Covid-19 par le gouvernement de gauche de Pedro Sanchez.

"Sanchez, démission", "Liberté"... Des milliers d'Espagnols ont manifesté, samedi 23 mai, en voiture dans les grandes villes du pays, à l'appel du parti d'extrême droite Vox. Ils dénoncent la gestion de la crise du Covid-19 par le gouvernement de Pedro Sanchez (gauche).

À Madrid, des milliers de voitures et de deux-roues ornés de drapeaux espagnols roulant au pas ont parcouru vers midi (10 h GMT) les grandes avenues du centre de la capitale, dans un concert de klaxons, conduits par des manifestants portant en grande majorité des masques.

Les manifestations, convoquées par Vox dans une cinquantaine de villes, ont également eu lieu à Barcelone, Séville, Malaga, Valence, Cordoue ou Bilbao, entre autres.

Le gouvernement "a été incapable de protéger son peuple, ses anciens et ses soignants", a dénoncé le dirigeant de Vox Santiago Abascal, juché sur un bus à impériale à Madrid. Accusant l'exécutif "d'incarner la menace pour la liberté de l'Espagne", il a appelé les citoyens à continuer d'exiger sa démission.

The leader of the far right-wing party Vox, Santiago Abascal, at a demonstration in Madrid, encouraging people to take to the streets at the risk of their lives and the whole country. The demonstration is full of fascist flags. #ElVirusSoisVoxotros pic.twitter.com/lfOXJGEJCz

— Economista Cabreado (@EconoCabreado) May 23, 2020

Le gouvernement a fait preuve "d'une gestion tardive au début (de la pandémie), ça a été une gestion néfaste. Et je crois qu'après tout ça, le gouvernement va nous plonger dans une crise économique", a estimé Oscar de Lolmo, ingénieur de 51 ans qui portait une montre décorée du drapeau espagnol.

Pedro Sanchez est confronté depuis plusieurs jours à des manifestations à coup de casseroles dans plusieurs villes. Les manifestants accusent l'exécutif de bâillonner les libertés individuelles et d'incompétence face à une pandémie, qui a fait près de 28 600 morts en Espagne.

État d'alerte jusqu'au 6 juin

Aux termes d'un âpre débat, les députés ont voté de justesse, mercredi, une prolongation de l'état d'alerte jusqu'au 6 juin. Le gouvernement, qui ne dispose pas de majorité absolue, juge indispensable le maintien de cette mesure d'exception pour continuer à limiter la liberté de circulation durant le déconfinement, planifié par phases jusqu'à fin juin.

"Je suis venue parce que je crois que le gouvernement de Pedro Sanchez nous a menti, qu'il a joué avec la santé des Espagnols (...) Il a joué avec la santé des personnes âgées car il ne nous a pas fourni de masques ni de mesures de sécurité pour éviter la contamination", a fulminé Marina Samber, 51 ans, masque vert - la couleur du parti Vox - sur le visage.

Les membres du gouvernement "sont devenus les assassins de 40 000 personnes car si Sanchez n'avait pas été au pouvoir (...) il y aurait eu beaucoup moins de morts", a assuré Carlos De Lara, commercial de 43 ans venu avec son père de 68 ans, persuadé que le bilan officiel des décès est largement sous-estimé.

Beaucoup de manifestants critiquaient le strict confinement encore en vigueur dans une grande partie de l'Espagne, en particulier à Madrid et Barcelone, où les mesures ne commenceront à être nettement assouplies qu'à partir de lundi.

Avec AFP