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Najibullah Zazi, un Afghan de 24 ans inculpé aux États-Unis pour complot terroriste, a plaidé non coupable, ce mardi. Selon la justice, il aurait planifié un attentat à New York à la date anniversaire du 11 septembre cette année.

AFP - Najibullah Zazi, un Afghan accusé d'avoir voulu provoquer des "destructions massives sur le territoire américain", a plaidé non coupable mardi à New York, dans une affaire de complot présumé que les autorités prennent très au sérieux.

Le jeune homme de 24 ans, conducteur de navette à l'aéroport de Denver (Colorado, ouest) avait été transféré à New York le week-end dernier, quelques jours après avoir été arrêté.

"Il plaide non coupable", a déclaré son avocat devant le tribunal de Brooklyn (sud-est de New York) où l'accusé comparaissait mardi matin.

Najibullah Zazi était présent en tenue pénitentiaire bleue et orange.

La défense n'a pas demandé de liberté sous caution, et le juge Raymond Dearie a ordonné son maintien "permanent" en détention.

Le gouvernement américain "voit un risque d'évasion. Le gouvernement pense aussi que l'accusé représentera un danger pour la société s'il est relâché", a précisé le procureur.

Pour sa part, son avocat Michael Dowling a estimé qu'il ne voyait "aucune preuve d'un accord entre M. Zazi et qui que ce soit d'autre, ce qui est l'essence d'un complot".

"Je voudrais qu'on arrête cette course à la condamnation", a ajouté l'avocat.

Selon la justice américaine, Zazi avait peut-être planifié un attentat contre New York à la date anniversaire du 11 septembre cette année.

Lors de sa comparution vendredi dernier à Denver, le procureur adjoint avait déclaré que Zazi était parti pour New York en voiture le 9 septembre dernier, avant de revenir soudainement dans le Colorado.

L'accusation affirme que le jeune homme a quitté New York après avoir été averti qu'il était surveillé par des agents fédéraux. Dans sa voiture de location, les enquêteurs ont trouvé un ordinateur contenant des instructions pour la fabrication d'une bombe.

Zazi est accusé d'avoir reçu des instructions depuis Peshawar, au Pakistan, pour fabriquer des explosifs, et de s'être rendu à New York avec l'intention de mettre ses plans à exécution.

Un des explosifs qu'il étudiait, selon les autorités, était du "peroxyde d'acétone", un composant utilisé dans les attentats de 2005 dans les transports publics à Londres et lors de la tentative de Richard Reid en 2001 d'embarquer à bord d'un avion avec des explosifs cachés dans ses chaussures.

Zazi encourt la détention à perpétuité s'il est reconnu coupable.

Dans le cadre de la même affaire, un imam accusé d'avoir menti aux enquêteurs, Ahmad Wais Afzali, 37 ans, a été libéré la semaine dernière par un juge à Brooklyn après versement d'une caution de 1,5 million de dollars.

Le père de Zazi, Mohammed Zazi, 53 ans, également accusé d'avoir menti, a lui aussi été libéré sous caution à Denver. Les deux hommes sont sous surveillance électronique.

Afzali est accusé d'avoir informé Zazi, faisant capoter l'enquête que le FBI menait depuis des mois, et contraignant le FBI à procéder à des arrestations avant d'avoir recueilli toutes les preuves qui lui auraient permis de dévoiler un plus vaste complot.

Des questions demeurent sans réponse, notamment l'identité d'autres membres du "complot", ainsi que le lieu où auraient dû être perpétrés les attentats.

Les quotidiens new-yorkais, citant des sources non identifiées, affirment que Zazi avait une vidéo de la gare de Grand Central à New York, et que les agents ont trouvé 14 sacs à dos noirs qui aurait pu servir à transporter des bombes.