Le ministère des Armées a reconnu, vendredi, avoir acheté de la chloroquine en Chine pour constituer un stock "par précaution", si jamais ce traitement, dont l'efficacité contre le coronavirus fait débat dans le monde, était finalement validé par les autorités sanitaires.
Le ministère des Armées a reconnu, vendredi 24 avril, avoir acheté de la chloroquine pour constituer un stock "par précaution", si jamais ce traitement était finalement validé par les autorités sanitaires.
"Dans un contexte de fortes tensions des approvisionnements de matières premières à usage pharmaceutique, le ministère des Armées a réalisé un achat de précaution, si jamais la chloroquine se révélait validée par les autorités de santé comme étant utile pour lutter contre le Covid-19", a déclaré le ministère.
Jeudi, une vidéo devenue virale avait été publiée sur les réseaux sociaux montrant une livraison de barils étiquetés "phosphate de chloroquine" en provenance de Chine à destination de l'armée française.
L'infectiologue français Didier Raoult prône depuis le début de l'épidémie l'utilisation de l'hydroxychloroquine — dérivé de la chloroquine, un médicament contre le paludisme — pour combattre le Covid-19.
Risques possibles pour les patients, notamment cardiaques
Certains médecins, certains pays et des élus appellent à administrer largement ce médicament. Mais une grande partie de la communauté scientifique et des organisations sanitaires appellent à attendre une validation scientifique rigoureuse, mettant en garde contre les risques possibles pour les patients, notamment cardiaques.
En attendant les résultats, la France a adopté une position prudente : l'hydroxychloroquine est autorisée à l'hôpital uniquement, et seulement pour les cas graves.
Interrogé sur ces achats lors de son point quotidien sur l'épidémie de Covid-19, le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, a expliqué, vendredi soir, "ne pas avoir à commenter les décisions du ministère des Armées".
La vidéo, publiée jeudi sur les réseaux sociaux, montre la livraison de barils en provenance de Chine. Elle est accompagnée de la voix d'un homme qui affirme que ces barils contiennent un total de "70 kg" et montre un bon de commande de la "pharmacie centrale des armées". Il en profite pour affirmer qu'on soigne les militaires avec ces médicaments et ironise sur ceux qui se moquent du Professeur Raoult.
Le ministère confirme que cette livraison provient bien de Chine et qu'il s'agit bien de "sel ou phosphate de chloroquine qui permet le développement d'une forme injectable". Il ne confirme toutefois pas la quantité de produit commandé.
Avec AFP