Un groupe d’employés d’Amazon a lancé jeudi un appel à la grève pour le 24 avril, dénonçant des licenciements abusifs et l'opacité de la gestion de la crise sanitaire.
Alors que la pandémie de Covid-19 fait rage, Amazon est au centre d'une nouvelle polémique sur ses conditions de travail. Un groupe d’employés du géant américain, réunis sous la bannière de la défense du climat, appelle à la grève en ligne, le 24 avril.
"Nous voulons dire à Amazon que nous en avons ras-le-bol de tout ça, des licenciements, des tentatives de nous réduire au silence, de la pollution, du racisme et du dérèglement climatique", a déclaré Maren Costa, ex-employée de l'entreprise, d'après un communiqué du groupe Amazon Employees for Climate Justice (AECJ).
Elle a tenu ses propos jeudi 16 avril lors d'une réunion en ligne avec près de 400 salariés, organisée par l'AECJ, qui pousse le géant du e-commerce à faire plus d'efforts pour réduire son impact sur l'environnement. Ajoutant : "Nous demandons donc aux employés de la tech de ne pas se connecter à leur poste de travail vendredi 24 avril".
Maren Costa et Emily Cunningham, deux leaders de l'AECJ, ont été licenciées la semaine dernière, officiellement "pour avoir enfreint le règlement intérieur de manière répétée", d'après un porte-parole du groupe, cité par la chaîne américaine CNBC. Amazon, de son côté s’est refusé à tout commentaire.
Une gestion de la crise sanitaire critiquée
La réunion de jeudi portait aussi sur les conditions de travail dans les entrepôts et centres logistiques, ultra-sollicités depuis des semaines à cause de la pandémie de Covid-19 et du confinement.
Les besoins sont tels qu'Amazon a entrepris de recruter 175 000 personnes aux États-Unis. Mais certains employés se sont plaints du manque de protections sanitaires.
D'après le communiqué du groupe de pression, un salarié de Chicago a accusé le groupe de dissimuler des informations. "Amazon a confirmé qu'il y avait deux cas dans notre entrepôt. Nous avons peur. Amazon rend impossible de savoir qui d'autre a pu être en contact avec les personnes contaminées", a-t-il affirmé lors de la réunion, selon des propos rapportés par l'AECJ.
"Amazon dit qu'on assure un service essentiel, mais les produits pour lesquels je risque ma vie tous les jours sont loin d'être essentiels. J'emballe des fers à lisser les cheveux, des décorations de Pâques et des balles de ping pong !", s'est emporté un employé polonais, toujours selon l'AECJ.
Il y a deux semaines, Amazon a annoncé la distribution de millions de masques et la mise en place de contrôles de température sur tous ses sites américains et européens.
Avec AFP