Benny Gantz et Benjamin Netanyahu, à qui le président israélien avait accordé 48 heures supplémentaires pour former un gouvernement d'union nationale, ont échoué à se mettre d'accord dans la nuit de mercredi à jeudi. Le président israélien pourrait redemander aux parlementaires de lui recommander un autre élu pour tenter de former une équipe.
L'impasse politique demeure en Israël. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son rival Benny Gantz ne sont pas parvenus, mercredi 15 avril, à former un gouvernement "d'union et d'urgence".
Faute d'accord, le Parlement devrait désigner un nouveau candidat, qui disposera ensuite de 14 jours pour former un gouvernement, faute de quoi de nouvelles élections législatives seront inévitables.
Après 16 mois de gouvernement de transition, trois élections législatives et des rebondissements les plus improbables, les équipes de Benjamin Netanyahu, 70 ans, et Benny Gantz, 60 ans, se sont retrouvées mercredi soir après la fin des festivités de la Pâque juive, Pessah. Les deux hommes ont publié jeudi une déclaration commune indiquant qu'ils poursuivraient les négociations plus tard dans la journée.
Tensions
Avec l'assentiment d'une majorité de parlementaires après les législatives du 2 mars, le président Reuven Rivlin avait accordé à Benny Gantz le mandat de former le prochain gouvernement. Et ce dernier avait causé la surprise en disant accepter de former une équipe avec Benjamin Netanyahu, ce qu'il refusait jusque là accusant notamment le Premier ministre de corruption.
Au cours des deux dernières semaines, les deux hommes ont multiplié les pourparlers au point où, après l'expiration du mandat de Benny Gantz, lundi soir, le président avait décidé in extremis de remettre un jeton dans la machine à négociations accordant ainsi aux deux leaders jusqu'à minuit (21 h GMT mercredi) pour trouver un accord de gouvernement. Mais passé minuit, le mandat de Benny Gantz a bien expiré.
Les dernières semaines ont montré des tensions entre les camps Netanyahu et Gantz sur le choix notamment du futur ministre de la Justice, qui sera aux commandes pendant le procès de Benjamin Netanyahu, poursuivi pour corruption, malversation et abus de confiance dans trois affaires.
Netanyahu veut-il vraiment partager le pouvoir ?
Des désaccords semblent aussi persister sur la nomination d'un ministre de la Défense - Benny Gantz et son acolyte Gaby Ashkenazi étant d'ex-chefs d'état-major -, ainsi que sur le projet d'annexion de la Vallée du Jourdain en Cisjordanie occupée.
Après ces rounds de discussions sans résultat probant, nombre d'éditorialistes s'interrogent sur les intentions du Premier ministre sortant : Benjamin Netanyahu veut-il vraiment partager le pouvoir avec Benny Gantz ?
Surfant de surcroît sur des sondages d'opinion très favorables qui plébiscitent sa gestion de la pandémie - Israël ayant été nommé le pays le plus sûr, devant l'Allemagne, selon une étude du consortium DKV -, le Premier ministre pourrait jouer l'attentisme afin de provoquer une quatrième élection et rester d'ici là aux commandes du pouvoir.
Avec Reuters et AFP