
A l'heure du confinement pour lutter contre la pandémie de coronavirus, les fidèles des trois grandes religions monothéistes, qui se retrouvent privés d’églises, de synagogues et de mosquées, se préparent à vivre des célébrations inédites de Pessah, de Pâques et du Ramadan. Reportage de Yong Chim.
Alors que les célébrations de Pessah, la Pâque juive, débutent ce mercredi 8 avril 2020 au soir, les familles sont invitées à ne pas se regrouper au-delà du foyer, afin de se protéger du coronavirus. Serge Behaïm, président d'une synagogue du 11ème arrondissement de Paris fermée depuis le 15 mars, a le cœur lourd. "J’ai envie de pleurer", nous confie-t-il à quelques heures du début du "Seder", le traditionnel repas pris en famille pour commémorer la fuite d'Egypte et l'exode biblique du peuple juif. "Au lieu d’être le soir de la joie, cela va être un soir de larmes et de douleur". Impossible de réunir familles et amis pour célébrer ce rituel.
Pour les catholiques, la semaine sainte, rythmée par le "triduum pascal" - jeudi saint, vendredi saint, dimanche de Pâques - est également bien particulière cette année. Confinement oblige, dans de nombreux diocèses, les offices se dérouleront à huis-clos dans les églises et seront retransmis par divers médias, des réseaux sociaux aux chaînes de télévision. En France, depuis le début du confinement, près d’une paroisse sur deux retransmet déjà ses célébrations dominicales. "Je ressens une très grande émotion", explique à France 24 Eric, un paroissien qui regarde la messe tous les dimanches. "Cette messe a une force incroyable".
Entretenir le lien avec les fidèles
Grâce aux réseaux sociaux, de nombreux représentants des religions parviennent tout de même à garder le lien avec leur communauté. Chaque vendredi, Hassan Younès, imam de la mosquée de Beauvais, diffuse son prêche via Facebook Live et se tient disponible pour répondre aux questions. "Les fidèles de confession musulmane se retrouvent un peu sans repère, ils ont besoin d’un accompagnement psycho-spirituel et l’imam doit jouer son rôle à travers son rappel hebdomadaire".
A quelques jours du Ramadan, qui débute le soir du 23 avril, le président de l’association Foi et pratique, Hamadi Hammami, est confiant : "Il y a eu des apéros à distance, il y aura les ruptures de jeûne à distance".