Pour la première fois depuis le début du conflit en Syrie, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a désigné mercredi l'armée du régime syrien de Bachar al-Assad comme responsable d'attaques chimiques menées en 2017, dans le nord du pays.
L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a accusé, mercredi 8 avril, et ce pour la première fois, le régime du président syrien Bachar al-Assad d'être responsable de plusieurs attaques chimiques dans le nord du pays en 2017.
"L'IIT [l'équipe d'identification et d'enquête de l'OIAC] a conclu qu'il existe des motifs raisonnables de croire que les auteurs de l'utilisation du sarin comme arme chimique à Latamné les 24 et 30 mars 2017 et de l'utilisation du chlore comme arme chimique le 25 mars 2017 étaient des individus appartenant à l'armée de l'air arabe syrienne", a indiqué le coordinateur de l'IIT Santiago Oñate-Laborde, cité dans un communiqué.
Il s'agit du premier rapport de l'IIT, chargée d'identifier les auteurs présumés d'attaques chimiques en Syrie. Selon l'OIAC, des avions et un hélicoptère de l'armée de l'air syrienne ont lâché des bombes contenant du sarin et du chlore dans ces trois attaques, qui ont "affecté" plus de 100 personnes au total.
"L'IIT n'étant pas un organe judiciaire ayant le pouvoir d'attribuer la responsabilité pénale individuelle, il appartient maintenant au conseil exécutif de l'OIAC, au secrétaire général des Nations unies et à la communauté internationale dans son ensemble de prendre toute autre mesure qu'ils jugent appropriée et nécessaire", a indiqué le directeur de l'OIAC Fernando Arias, également cité dans le communiqué.
La France invite la communauté internationale à agir
Le France a salué la publication du premier rapport de l'IIT et réitéré sa "ferme condamnation de tout emploi d'armes chimiques en toutes circonstances".
"Il revient à présent aux membres de la communauté internationale d'agir, dans les enceintes multilatérales pertinentes, et de tirer les conséquences des conclusions de ce rapport", indique la diplomatie française, dans son point de presse électronique.
Un autre rapport est attendu dans les prochains mois concernant une attaque qui avait fait une quarantaine de morts à Douma en avril 2018 après l'utilisation de chlorine, selon les enquêteurs de l'OIAC.
Damas nie constamment toute implication dans des attaques chimiques, affirmant avoir remis tous ses stocks d'armes chimiques sous supervision internationale après un accord conclu en 2013.
Avec AFP