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Le président américain espère que les restrictions liées à la pandémie de Covid-19 seront levées d'ici Pâques. Pourtant, la maladie se propage toujours plus aux États-Unis, avec 700 morts et 53 000 cas comptabilisés mardi soir.

Donald Trump, inquiet des répercussions économiques de la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus, a manifesté mardi 24 mars son impatience et dit miser sur une levée "rapide" des restrictions. "Il faut retourner au travail, beaucoup plus tôt que les gens ne le pensent", a lancé le président américain sur la chaîne Fox News.

Tout en concédant que les restrictions dureraient un peu au-delà des 15 jours initiaux, il a promis de "rouvrir" le pays "rapidement", expliquant que l'on commençait à voir "une lumière au bout du tunnel". "J'adorerais rouvrir d'ici Pâques", qui tombe cette année le 12 avril, a-t-il ensuite dit à plusieurs reprises, assurant, en dépit des réserves de nombreux scientifiques et responsables locaux, que cette échéance était réaliste à condition que les gens retournent au travail "en pratiquant la distanciation sociale".

Il a plus tard précisé que cette "belle échéance" de Pâques vaudrait surtout pour les parties les moins peuplées du pays et où l'épidémie aurait été considérée comme contenue, comme "des grandes portions du Texas, des territoires dans l'Ouest".

"Flexibilité"

Anthony Fauci, spécialiste des maladies infectieuses au sein de l'équipe de lutte contre le Covid-19, a prôné la "flexibilité" dans l'assouplissement des restrictions qui doivent se faire "sur une base quotidienne ou hebdomadaire".

Le Pentagone s'est montré moins optimiste en tablant sur "plusieurs mois" de crise, avec un retour à la normale vers juin-juillet seulement aux États-Unis.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a d'ailleurs prévenu mardi que les États-Unis pourraient bientôt dépasser l'Europe et devenir le nouvel épicentre mondial de la pandémie. Le pays comptait mardi soir plus de 700 morts et de 53 000 cas officiellement déclarés de Covid-19, selon le comptage de l'université Johns Hopkins, qui fait référence.

New York en alerte

La ville de Miami en Floride, où de nombreux jeunes continuaient à faire la fête la semaine dernière, ignorant les consignes de précaution, a à son tour imposé mardi un confinement obligatoire à ses 470 000 habitants.  

Dans l'État de New York, "le taux de nouvelles infections double tous les trois jours", a prévenu son gouverneur, Andrew Cuomo. L'épidémie pourrait y connaître son summum "d'ici 14 à 21 jours", soit plus tôt que prévu. Les autorités fédérales ont ainsi appelé les habitants ayant fui récemment la région de New York, pour éviter la contagion, à observer une quarantaine de deux semaines pour empêcher tout risque de contamination.

Cet État de près de 20 millions d'habitants continue de réclamer au gouvernement fédéral du matériel médical, à commencer par des respirateurs par milliers. Il a aussi revu à la hausse le besoin de lits d'hôpitaux supplémentaires, à 140 000, alors qu'un premier hôpital de secours doit être opérationnel d'ici environ huit jours à Manhattan.

"Des suicides par milliers"

Malgré cette course contre la montre, Donald Trump renoue avec ses propos initiaux, lorsqu'il était accusé par nombre d'experts de minimiser la menace. Il a ainsi recommencé à comparer la pandémie actuelle à la grippe saisonnière. "On perd des milliers et des milliers de personnes chaque année à cause de la grippe, et on ne met pas le pays à l'arrêt", a-t-il affirmé lors de son long entretien sur Fox News.

"On peut détruire un pays en le fermant de cette façon", a-t-il estimé, ajoutant qu'une "grave récession ou une dépression" pourraient faire plus de morts que l'épidémie, notamment si la crise économique devait entraîner "des suicides par milliers".

Avec AFP