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Les séries à découvrir en période de confinement

Le service Culture de France 24 a sélectionné pour vous trois séries idéales pour se changer les idées en ces temps de confinement. Une plongée dans l’univers du hip-hop français, une bonne dose de science-fiction, et en cette période où il n y a plus de football à la télé, les origines du ballon rond... A lire avant d’allumer le petit écran.

Validé, première série sur le rap français

A une époque, certaines chansons de NTM étaient interdites sur les ondes. Aujourd’hui, le rap remplit des stades et a même sa première série, "Validé" sur Canal+, une création originale en dix épisodes efficaces de 30 minutes. Elle est signée du réalisateur des Kairas et de "Taxi 5", Frank Gastambide, qui connaît bien son sujet.

"Validé" : l’histoire de Clément ("Apache"), qui, au culot, va se faire une place dans le rapgame, mais aussi un ennemi redoutable.

Les forces de cette série : 

  • Un trio de copains, fans de rap et de ses codes, qui nous font découvrir ce milieu fermé, où les rivalités ne sont pas des légendes. (Sans divulgacher, un label va souffrir du caractère impulsif d’un pseudo manager).
  • La très belle fourchette d’artistes de premier plan de la scène hip-hop de Ninho, Lacrim à Kool Shen en montrant ainsi toute la diversité du rap français.
  • Son réalisme : la quasi absence des femmes (on espère voir des rappeuses dans la 2e saison déjà annoncée), le dénigrement de ceux qui restent sur le carreau, les coups marketings et la "guerre sale" pour arriver au sommet.

 

Westworld, saison 3 (OCS), un bijou d’anticipation

Si les questions philosophiques vous taraudent, si derrière le coronavirus vous voyez un avertissement divin, Dolorès, héroïne-androïde de Westworld, pourrait apaiser vos tourments. "On ne croit que ce qui nous arrange", explique-t-elle, pragmatique, à un jeune homme perplexe du monde qui l’entoure. 

Ce monde en 2058 n’a qu’un dieu : la technologie. Elle permet aux hommes d’accéder à leurs souvenirs (et pas toujours les meilleurs) via des lunettes, de choisir ses rêves par pilule programmée, ou encore de résoudre leurs problèmes psychologiques avec la voix de leur meilleur ami, pourtant décédé, mais capable de passer des coups de téléphone pour bavarder sur le sens de la vie.

Tous suivis, tous filmés, les actions anticipées : cette société, on le devine, est aussi soumise à la notation permanente. C’est dans cet univers que nous retrouvons nos robots plus vrais que nature prêts à se venger de l’humanité,  à commencer par les dirigeants de la société Incite spécialisée en intelligence artificielle. (Dans les deux premières saisons, les androïdes avaient pris conscience des souffrances qu’ils enduraient dans un parc d’attraction sans foi ni loi. Si vous êtes perdus, regardez les saisons précédentes !)

La technologie permet-elle un avenir meilleur ? Notre esprit est-il fabriqué pour croire (en dieu, en la technologie ou au dieu technologique) ? Pourrons-nous dans un futur proche évoluer dans des mondes parallèles ? Ces questions traversent cette nouvelle saison à l’esthétique futuriste et au rythme anxiogène. Rien n’est expliqué mais tout est montré par le génial Christopher Nolan qui compile ses classiques, la Bible, Philip K. Dick et les Wachowski (à qui l’on doit Matrix).

Avec Evan Rachel Wood, Aaron Paul, Vincent Cassel notamment.

The English Game (Netflix) ou le football avant le football

Voici la série la plus "British" du moment : elle se concentre sur une période historique (la fin du 19e siècle) pour évoquer la naissance du sport le plus populaire au monde : le football.

On suit deux capitaines de 2 équipes, celui des aristocrates qui ont inventé ce sport, et celui des ouvriers des filatures de coton du nord de l’Angleterre.

Avant les règles, avant les ligues, avant la médiatisation, avant qu’il ne devienne une religion, le "soccer" était une affaire de classes.

Julian Fellowes, qui nous a tous fait rêver avec "Downton Abbey" est à l’initiative de ces 6 épisodes s’inspirant de faits réels.

D’un intérêt historique indéniable, la série plaira aux fans de ce sport, mais aussi à un public plus large, car le football n’est qu’un fil rouge pour aborder de nombreux enjeux sociaux de l’époque (crise du coton, grèves, statut de la femme, paternité...). 

Là où Julian Fellowes excellait dans la psychologie et les nuances des personnages (époque Downton Abbey), il ne parvient pas cette fois-ci à leur donner l’ampleur qu’ils méritent. Pire : les scènes de match manquent d’intensité et les séquences apparaissent trop saucissonnées. Le format étriqué de la mini-série aurait mérité plus.

Reste la formidable prestation de Kevin Guthrie dans le maillot et les chaussures en cuir du premier joueur professionnel de l’histoire l’écossais Fergus Suter, ancien tailleur de pierre.