!["Ne pas paniquer" : une Italienne raconte son confinement à Wuhan "Ne pas paniquer" : une Italienne raconte son confinement à Wuhan](/data/posts/2022/07/25/1658725029_Ne-pas-paniquer-une-Italienne-raconte-son-confinement-a-Wuhan.jpg)
Ressortissante italienne, Sara Platto a vécu 50 jours de confinement à Wuhan, l'épicentre de l'épidémie de coronavirus. Si la situation s'est améliorée dans la métropole chinoise, elle s'est aggravée dans son pays natal et en Europe. Aujourd'hui, elle tente de rassurer ses compatriotes.
"Tu es folle !", s'était entendu dire Sara Platto, une Italienne qui a voulu rester à Wuhan, en Chine, malgré le bouclage, en janvier, de la ville épicentre du Covid-19. Aujourd'hui, c'est elle qui tente de rassurer une Italie paniquée. Avec son fils de 12 ans, elle a refusé quatre propositions d'évacuation par avion de son gouvernement. Elle ne souhaitait pas abandonner ses deux chats et considérait que la situation était suffisamment sûre en Chine.
Cette professeure de l'université locale de Jianghan a passé les 50 derniers jours cloîtrée dans son appartement de Wuhan, contrainte de dispenser ses cours en ligne. Témoins pendant des semaines des mesures draconiennes de limitation des déplacements pris autour d'eux, les Italiens de Chine voient désormais avec inquiétude des scènes similaires se dérouler dans leur propre pays.
L'Italie est le pays le plus touché d'Europe, le deuxième du monde. La péninsule a imposé des mesures de confinement inédites. Ses 60 millions d'habitants ne peuvent se déplacer que pour raisons professionnelles ou impérieuses. Tous les magasins sont fermés, sauf les pharmacies et les commerces alimentaires.
"Ils pètent un plomb, parce ce qu'ils ne sont pas habitués à ça", déclare Sara Platto à propos des habitants de sa ville de Brescia, en Lombardie, région du nord de l'Italie où l'essentiel des contaminations ont été recensées. "Je leur dit de ne pas paniquer. Parce que la panique est pire qu'un virus."
Les voisins chinois de Sara Platto ont été touchés par sa décision de rester à Wuhan, où le virus a été détecté pour la première fois en décembre. La ville est coupée du monde depuis le 23 janvier en vertu d'un cordon sanitaire. Après avoir appris qu'elle était Italienne, "ils m'ont apporté un grand paquet de spaghettis" avec une note où était marqué "Sara, reste forte", raconte-t-elle.
Le nombre de nouvelles contaminations quotidiennes est désormais très bas en Chine, alors que l'épidémie continue de faire rage ailleurs dans le monde. Les autorités sanitaires chinoises cherchent maintenant à éviter tout cas "importé". Pékin a ainsi décrété la mise en quarantaine obligatoire pour 14 jours de toute personne arrivant de l'étranger.
Avec AFP