![Le Venezuela accueille le deuxième sommet Afrique-Amérique latine Le Venezuela accueille le deuxième sommet Afrique-Amérique latine](/data/posts/2022/07/15/1657856352_Le-Venezuela-accueille-le-deuxieme-sommet-Afrique-Amerique-latine.jpg)
Le Venezuela accueille le deuxième sommet Afrique-Amérique latine, auquel plusieurs dizaines de chefs d'État sont attendus. Hugo Chavez entend former une grande alliance des pays du Sud capable d’influer sur la scène internationale.
REUTERS - Hugo Chavez accueille ce week-end sur l'île de Margarita le second sommet Afrique-Amérique latine, dont il espère que sortira un front "anti-impéraliste" des pays du Sud, mais l'influence modératrice du Brésil et son propre radicalisme pourraient contrarier son projet.
Le message anti-impérialiste de l'ancien militaire qui se veut un nouveau Fidel Castro est partagé par des leaders africains comme le Libyen Mouammar Kadhafi et le Zimbabwéen Robert Mugabe, qui seront présents. Et la politique pétrolière nationaliste du président vénézuélien séduit ses partenaires africains de l'Opep comme le Nigeria et l'Angola.
Mais des acteurs économiques de poids du continent noir, comme l'Afrique du Sud, sont plus enclins à suivre le président modéré du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, initiateur de ce rapprochement entre les deux continents du Sud, estiment les analystes.
Plusieurs dizaines de chefs d'Etat, la plupart venant de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, sont attendus au sommet de Margarita, qui débutera samedi sur l'île antillaise.
Parmi les sujets à l'ordre du jour, figure l'idée de créer un front uni dans les pourparlers futurs sur l'accroissement du poids des pays en voie de développement dans les grandes institutions internationales comme le Fonds monétaire international.
BACHIR INVITÉ
Hugo Chavez, qui est d'ascendance à la fois amérindienne et africaine, aimerait rendre son pays aussi important aux yeux de l'Afrique que l'avait été pendant les années de Guerre froide le Cuba du "lider maximo", dont il a fait son mentor.
"Nous voulons que Caracas devienne la plaque tournante des arrivées, activités et correspondances entre l'Afrique et les autres pays d'Amérique du Sud, d'Amérique centrale et des Caraïbes", a affirmé Chavez à la télévison vénézuélienne.
Le Venezuela, un important exportateur de brut, a utilisé cette carte à l'appui d'une diplomatie en direction des pays d'Afrique mais son aide est restée jusqu'à présent modeste et sa marge de manoeuvre a été réduite par la baisse des cours du pétrole.
Mais son anti-américanisme systématique et son amitié avec des personnalités sulfureuses comme le président soudanais Omar Hassan al Bachir, invité à Margarita bien qu'il soit recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre au Darfour, suscite la méfiance d'une majorité de chefs d'Etat africains.
Ceux-ci ne voient pas tous dans Washington l'incarnation du mal, spécialement depuis l'avènement de Barack Obama, un centriste, multilatéraliste, d'ascendance mi-kényane, mi-américaine, en lequel il voient un demi-frère capable de rétablir l'image ternie des Etats-Unis.
Aujourd'hui, les pays latino-américains importants comme l'Argentine, le Brésil, le Mexique et le Venezuela cherchent a faire des affaires avec l'Afrique, concurrençant sur ce terrain des pays comme la Chine et la Russie.
Les deux pays incontournables pour que se concrétise un tel rapprochement entre les deux continents sont le Brésil, d'une part, et l'Afrique du Sud, de l'autre, estime l'analyste Patrick Esteruelas de l'Eurasia Group.