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Selon les premières estimations, la maire socialiste sortante de Paris, Anne Hidalgo, serait largement en tête du premier tour des municipales. La candidate LR, Rachida Dati, est deuxième. La candidate LREM, Agnès Buzyn, et l'écologiste David Belliard peuvent se maintenir.

Paris attendait encore, dimanche 15 mars au soir, les remontées par arrondissement, mais la maire sortante PS, Anne Hidalgo, semblait largement en tête d'un scrutin dont le second tour est, comme ailleurs, suspendu à la pandémie de coronavirus.

Selon de premières estimations, Anne Hidalgo pointerait en tête avec 30 % des intentions de vote et un écart plus important qu'attendu sur la candidate LR, Rachida Dati (22 %), devant la représentante de la majorité présidentielle Agnès Buzyn (17 à 18 %) et l'écologiste David Belliard (entre 11 et 12 %).

Suivraient le dissident et ex-LREM Cédric Villani (entre 6,7 et 8 %) et l'insoumise Danielle Simonnet (entre 4,5 et 5 %), selon les enquêtes Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France et LCP et Ifop-Fiducial pour M6 et Sud Radio.

À l'instar du reste du pays, en pleine pandémie du coronavirus, les premières estimations indiquent une participation qui s'effondre à hauteur de 43 %, en net recul par rapport à 2014 (58,4 %).

Pour Anne Hidalgo, la prime à la sortante paraît donc fonctionner et rend difficile l'élection de sa principale challengeuse Rachida Dati, qui l'a pourtant devancée à plusieurs reprises dans les intentions de vote. En outre, la candidate de la droite manque cruellement de réserve de voix pour le second tour, ce qui rend encore plus compliquée une victoire.

"Nous n'accepterons pas que le premier tour soit annulé!"

Du côté des marcheurs, l'ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn n'a pas réussi à faire mentir les sondages et stagne sous les 20 %. Toutefois, la candidate entrée en campagne il y a à peine un mois croit toujours en ses chances et pose déjà "les premiers jalons pour des alliances par secteur", selon son entourage.

Dans le camp d'Anne Hidalgo, on espère aussi nouer des alliances rapidement. Encore faut-il que le second tour se tienne, ce qui est incertain. L'accélération brutale de la pandémie de coronavirus laisse craindre un report qui annulerait de facto l'ensemble de l'élection. 

Dans un tweet dimanche soir dès 20 h, Anne Hidalgo a demandé "au gouvernement de préciser dès (dimanche) soir toutes les mesures complémentaires indispensables qui permettront de protéger les Français face à la crise sanitaire majeure".

La santé de nos concitoyens doit être notre unique préoccupation. Je demande donc au gouvernement de préciser dès ce soir toutes les mesures complémentaires indispensables qui permettront de protéger les Français face à la crise sanitaire majeure que nous traversons. (2/2)

— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) March 15, 2020

Dans l'entourage de la maire sortante, Jean-Louis Missika prévenait à la mi-journée : "Le pic de transmission sera en plein milieu de la semaine, mais nous n'accepterons pas que le premier tour soit annulé !". "Pour le second tour, il y a plein de solutions comme le vote par correspondance qui permettrait de tenir un délai raisonnable", estimait-il.

"On n'a plus de lieu de négociation"

Dans le camp d'Agnès Buzyn, en milieu de journée également, on "ne croyait pas" à l'annulation de l'élection, mais la situation évolue d'heure en heure et la décision est attendue en début de semaine, en concertation avec les scientifiques, a promis le Premier ministre.

L'incertitude bouleverse donc complètement le jeu des ralliements d'entre-deux-tours, crucial dans l'élection parisienne et ses 17 secteurs où se jouent autant d'élections. 

La directrice de campagne de l'écologiste David Belliard, Hélène Bracon, a prévenu que "si on ne sait pas ce qui se passe pour le second tour ce soir, on n'ira pas négocier avec qui que ce soit, ni (Anne) Hidalgo, ni (Cédric) Villani, ni (Danielle) Simonnet".

Ironie de l'histoire : le Novotel où devaient se tenir d'éventuelles tractations "nous met dehors. On n'a plus de lieu de négociation", a-t-elle ajouté, avouant redouter des résultats très difficiles à Paris : "Je crains qu'on s'écroule comme des merdes. Je pense qu'Hidalgo fait un très bon score".

"Tous les staffs se posent la question de savoir si on négocie ce soir ou pas", soufflait aussi une source proche de Villani, qui ne semble pas avoir réussi à bousculer la donne comme il l'escomptait.

Avec AFP