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Coronavirus : la France amplifie la mobilisation pour contrer l'épidémie

Pour tenter de freiner la diffusion de l'épidémie, l'exécutif a annoncé la tenue d'un Conseil de défense spécial mercredi et la réquisition de masques de protection.

Quatre décès et plus de 200 cas confirmés : le nouveau coronavirus menace de s'ancrer dans la durée en France. Le gouvernement se mobilise donc pour tenter de freiner la diffusion de l'épidémie, qui bouleverse désormais la vie quotidienne des Français.

Si un nouveau Conseil de défense devait se réunir mercredi 4 mars, des mesures ont été prises en amont. Un décret qui permet de réquisitionner les stocks de masques a notamment été publié mercredi au Journal officiel.

Sont ainsi réquisitionnés, jusqu'au 31 mai, les masques de protection respiratoire de type FFP2 détenus par "toute personne morale de droit public ou de droit privé" et les stocks de masques antiprojections détenus par les entreprises qui en assurent la fabrication ou la distribution.

Selon un bilan annoncé mercredi soir par le directeur général de la Santé, la France a recensé 285 cas confirmés de contamination au coronavirus.

Le ministère de la Santé a appelé mardi les participants à un rassemblement évangélique organisé en février à Mulhouse à "se surveiller", après la découverte de plusieurs cas confirmés de nouveau coronavirus, tandis que la préfecture du Haut-Rhin a décidé la fermeture de trois écoles.

Sept cas, dont cinq au sein d'une même famille, ont été enregistrés lors de ce rassemblement de plusieurs milliers de personnes qui s'est tenu du 17 au 24 février sur le site de l'église La Porte ouverte chrétienne, dans le quartier de Bourtzwiller, a indiqué lors d'une conférence de presse le numéro deux du ministère, Jérôme Salomon.

"Mobilisés dans la durée"

Il y a encore une semaine, le pays ne comptait que 12 cas, principalement liés à des patients passés par la Chine. Mais avec l'émergence de foyers hors de Chine, l'épidémie a connu depuis une brusque accélération dans l'Hexagone, atteignant samedi soir 100 cas confirmés depuis fin janvier, puis 285 ce mercredi.

"Nous devons tous avoir conscience que nous sommes et serons mobilisés dans la durée, mais nous sommes prêts", a assuré le président, qui doit réunir mercredi matin un Conseil de défense spécial sur le sujet, avant le Conseil des ministres.

La France est l'un des principaux foyers du nouveau virus en Europe, avec l'Italie et l'Allemagne.

Elle compte désormais quatre décès, avec la mort mardi d'un nonagénaire dans le Morbihan, un des trois foyers importants de propagation de l'épidémie en métropole. Le troisième décès, annoncé lundi, est une femme de 89 ans "testée en post-mortem à l'hôpital de Compiègne", qui "avait d'autres pathologies", selon Jérôme Salomon.

Les deux premiers étaient un touriste chinois octogénaire puis un enseignant de 60 ans résidant dans l'Oise, principal foyer de contamination qui a entraîné à lui seul 91 cas à ce jour (disséminés dans huit régions).

Outre l'Oise, d'autres regroupements géographiques de cas sont recensés autour de La Balme-de-Sillingy en Haute-Savoie, dans quatre communes du Morbihan et parmi les participants à un voyage organisé en Égypte.

Depuis le week-end dernier, des mesures plus contraignantes ont été prises pour empêcher une propagation plus large du virus. Elles correspondent au passage en phase 2 (sur 3) de la lutte contre l'épidémie.

De nombreux rassemblements annulés

Ainsi, une "bonne centaine" d'écoles, collèges et lycées sont fermés en France, essentiellement dans l'Oise et le Morbihan, selon le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Sont concernés "environ 35 000 élèves dans l'Oise", et "9 000 dans le Morbihan".

Depuis le week-end, les rassemblements de plus de 5 000 personnes en "milieu confiné" ont été annulés ou reportés. Cela concerne de nombreux concerts (comme ceux prévus à Bercy du rappeur Ninho, du groupe Tryo et du chanteur M. Pokora), ainsi que les salons du livre et du tourisme, et d'autres salons professionnels.

Par ailleurs, les sorties de deux longs métrages, "Miss", de Ruben Alvès, et "Rocks", de Sarah Gavron, ont été repoussées par leurs producteurs en raison de l'épidémie, qui a entraîné la fermeture par arrêté préfectoral de 145 salles de cinéma de l'Oise et du Morbihan.

Côté sport, les matches de foot de L1 ne sont en revanche pas soumis à des restrictions particulières à ce stade, pas plus que le championnat Top 14 de rugby.

Avec AFP