À la Une la presse ce jeudi 13 février : les menaces du président Erdogan au régime syrien et à ses alliés, si d’autres soldats turcs venaient à mourir en Syrie. Les réactions de la presse israélienne à la publication par l’ONU de la liste des 112 entreprises qui commercent toujours illégalement avec les colonies de Cisjordanie. Celles de la presse italienne à la levée de l’immunité parlementaire de Matteo Salvini. Et le combat entre deux souris.
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À la Une de la presse, les menaces de Recep Tayip Erdogan, qui affirme que ses soldats frapperont «partout» dans la région d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie.
«Là où le sang des soldats turcs sera versé, personne ne sera en sécurité», a prévenu hier le président turc à l’intention du régime syrien, mais aussi des forces russes et des combattants soutenus par l'Iran, accusés de s’attaquer «sans cesse aux civils» et de «perpétuer les massacres». Une déclaration à la Une du journal Türkiye, qui rapporte que Recep Tayip Erdogan a sommé Bachar El Assad de retirer ses troupes de certaines positions à Idleb «d’ici la fin du mois» et menacé de quitter les accords de paix signés à Sotchi en 2018 en cas de nouvelle attaque contre les soldats turcs. Le président turc hausse le ton au nom des civils, d’après Daily Sabah, qui rappelle que «tous les Syriens qui souhaitaient un changement démocratique ont été évacués, exilés, déportés, emprisonnés, ou tout simplement exécutés ou annihilés». Une réalité présentée comme une «honte profonde pour tous les pays démocratiques», qui prouverait «leur incapacité à utiliser leur force de façon dissuasive». Le journal turc prévient que «la Turquie qui accueille sur son sol près de 4 millions de réfugiés, syriens pour l’essentiel, n’est pas prête à en recevoir un million de plus», du fait des combats en cours. La Russie accuse, elle, la Turquie de ne rien faire pour «neutraliser les terroristes d’Idleb».
Kommersant se moque des menaces du président turc : «Erdogan fait du Erdogan», ironise en substance le journal russe, qui voit dans ses déclarations des rodomontades et rapporte que selon Moscou, c’est la Turquie qui ne respecte pas les accords de Sotchi. D’après le journal saoudien Arab News, c’est dans ce contexte très tendu que les forces américaines ont à leur tour ouvert le feu, hier, sur des soldats syriens, après qu’une patrouille de la coalition a été attaquée à un checkpoint, dans le nord-est de la Syrie cette fois.
À la Une de la presse israélienne, les réactions à la publication, hier, par les Nations Unies, de la liste des 112 entreprises qui continuent de commercer illégalement avec les colonies israéliennes de Cisjordanie. Airbnb, Expedia ou encore Booking.com font partie des entreprises citées sur cette liste, dont la publication a été accueillie «avec surprise» en Israël, selon The Jerusalem Post, qui regrette que la Haut-commissariat aux droits de l’Homme n’ait pas jugé nécessaire de prévenir le gouvernement israélien de cette publication. Cela prouverait à quel point l’institution internationale aurait un «parti pris contre Israël», d’après le journal. «La publication de cette liste indique clairement que le Haut-Commissariat estime que la Cisjordanie n’est pas un territoire israélien, et cela pourrait avoir des répercussions graves» pour l’État hébreu, prévient le Yediot Ahronot, en faisant état de la «fureur» provoquée par cette publication en Israël.
Le quotidien Haaretz, estime, lui, que le rejet israélien de cette liste de l’ONU «révèle la sombre vérité de l’annexion» des territoires palestiniens : «Israël n’est pas intéressé par la distinction entre son droit à exister en tant que nation et le débat sur les colonies en Cisjordanie» mais cherche, en réalité, à «brouiller les frontières» entre ces deux réalités, critique le journal.
Israël, qui est accusé ce matin par The Independent de se baser sur des cartes militaires dépassées pour guider ses bombardements sur Gaza. Ces renseignements erronés auraient provoqué les morts inutiles de civils palestiniens, selon le quotidien britannique, qui cite des sources au sein de l’armée de l’air israélienne.
Un coup d’œil, également, aux journaux italiens, qui reviennent largement sur la levée de l’immunité parlementaire de Matteo Salvini par le Sénat italien. Par 152 voix contre 76, celles de la gauche et de ses anciens alliés du Mouvement 5 Etoiles, les sénateurs ont décidé de renvoyer l’ex-ministre de l’Intérieur devant la justice pour «séquestration» pour avoir empêché, en juillet dernier, des migrants de débarquer sur le sol italien. «Il y aura un juge pour Salvini», titre La Repubblica, qui précise qu’il risque jusqu’à 15 ans de prison. Ce à quoi le patron de la Ligue a réagi en revendiquant «avec orgueil» son action de ministre, se disant prêt à refaire la même chose, si nécessaire. La presse italienne, elle, est partagée. Si Il Manifesto salue la décision du Sénat, en se réjouissant de ce que «le bateau (Salvini) s’en aille» enfin. Le journal Libero, lui, affirme que les sénateurs qui ont voté la levée de son immunité ont enfin «accompli leur rêve : passer les menottes à Salvini, et le jeter en prison». «Comme ils ne sont pas capables de le battre (dans les urnes), ils le font enfermer», accuse le journal.
Avant de vous quitter, je vous propose un détour par le Huffington Post, qui publie un cliché d’un combat un peu moins saignant, quoique. Signé de Sam Rowley, il vient de recevoir le prix de la meilleure photo animalière de l’année. La scène semble sortie tout droit du film Ratatouille, mais a été prise dans la vraie vie. Elle montre deux petites souris en train de se battre pour des restes de nourriture dans le métro londonien. La réalité impitoyable de la jungle urbaine.
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