Quelque 24 membres présumés d'un "réseau terroriste" ont été interpellés par les services de sécurité marocains. Les suspects sont accusées d'avoir planifié l'envoi de candidats au terrorisme en Irak, en Afghanistan et en Somalie.
AFP - Les services de sécurité marocains ont arrêté 24 membres d'un "réseau terroriste" spécialisé dans le recrutement de volontaires pour des opérations suicides en Irak et la guérilla menée par Al-Qaïda en Somalie et en Afghanistan, a annoncé mercredi le ministère de l'Intérieur.
Ce réseau, qui se coordonnait "avec des terroristes en Suède, en Belgique et dans la zone syro-irakienne, a recruté et convoyé une vingtaine de candidats aux opérations kamikazes en Irak et approché aux mêmes fins une dizaine d'islamistes locaux", précise un communiqué du ministère de l'Intérieur relayé par l'agence officielle MAP.
Les personnes arrêtées "planifiaient également des actes terroristes d'envergure" au Maroc et "projetaient d'y recevoir, à cette fin, des artificiers d'Al-Qaïda", poursuit le texte. Ceux-ci "devaient apporter leur savoir-faire en matière de confection d'explosifs".
Les suspects, qui ont été arrêtés dans plusieurs villes du Maroc à une date non précisée, sont actuellement interrogés par la police.
"Le démantèlement de ce réseau, a déclaré une source sécuritaire à l'AFP, vient s'ajouter à l'élimination de plusieurs autres cette année. Il s'agit d'une affaire grave car ce réseau planifiait l'envoi de candidats au terrorisme en Irak, en Afghanistan et en Somalie".
"Notre lutte contre les terroristes est implacable", a ajouté cette source, refusant de fournir d'autres précisions sur cette opération "pour des raisons liées à l'enquête".
Au cours des dernières semaines, la justice marocaine a été saisie de nombreuses affaires concernant des personnes accusées d'appartenir à des réseaux terroristes.
Ainsi, le 3 septembre, 38 personnes soupçonnées d'appartenir à un réseau de recrutement de Marocains pour l'Irak et l'Algérie ont comparu devant le tribunal anti-terroriste de Salé (ville jumelle de Rabat).
Les membres de ce réseau, démantelé en juillet 2008, sont issus des villes de Tétouan, Tanger, Chefchaouen, Larache (nord), Ahfir et Al Hoceima (nord-est).
Selon les procès verbaux de la police, les suspects projetaient de rejoindre des "groupes terroristes" dans des camps d'Al-Qaïda pour le Maghreb islamique (AQMI) dans la bande sahélo-saharienne pour gagner ensuite l'Irak.
Le 2 septembre, le tribunal de Salé avait reporté à début octobre l'examen d'une autre affaire, impliquant 43 personnes elles aussi poursuivies dans le cadre de la législation anti-terroriste et soupçonnées de liens avec AQMI.
Le 28 juillet, le Belgo-marocain Abdelkader Belliraj, accusé d'avoir dirigé un réseau terroriste de 35 membres au Maroc et à l'étranger, a pour sa part été condamné à la prison à perpétuité par le tribunal antiterroriste de Salé.
La peine de mort avait été requise contre lui par le procureur.
Les 34 autres co-accusés d'Abdelkader Belliraj ont été condamnés à des peines allant d'un an de prison avec sursis à 30 ans de prison.