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Iran : à Neauphle-le-Château, le souvenir de l'ayatollah Khomenei reste très présent

Le régime iranien commémore, mardi, la victoire de la révolution islamique. Mais c'est à 5 000 kilomètres de Téhéran, dans un petit village de banlieue parisienne, que l'histoire iranienne s'est jouée : à Neauphle-le-château. Le premier guide suprême y a passé ses derniers jours d'exil entre 1978 et 1979.

Début février, à Neauphle-le-Château, dans les Yvelines. Une foule inhabituelle vient troubler le calme de ce quartier pavillonnaire de la banlieue parisienne. Chaque année, depuis quarante ans, des partisans de la République islamique d'Iran se retrouvent pour commémorer le retour à Téhéran de l'ayatollah Khomeini, après plusieurs années d’exil dans cette bourgade de France. La cérémonie, organisée chaque année par des associations d'obédience chiites soutenues par l'ambassade d'Iran en France, réunit des Libanais, des Algériens et des Iraniens.

L’un d’entre eux se rappelle avoir rencontré l'imam Khomeini à Téhéran. "Je l'ai vu moi-même, de mes propres yeux, se souvient-il. Quand je l'ai vu, j'étais tellement enthousiaste que j'ai essayé de grimper car il était au-dessus et on m'a arrêté. On m'a dit : 'Calme-toi ! Tu vas le voir !'. C'est un bon souvenir."

Bientôt un musée ?

C'est dans ce petit village d'à peine 3 000 habitants que l'ayatollah Khomeini se réfugie en octobre 1978, après 14 années d'exil en Irak et en Turquie. Il quittera Neauphle-le-château le 1er février 1979 pour faire un retour triomphal en Iran, à bord d'un avion d'Air France.

Le 11 février, il proclame la victoire de la révolution islamique et met fin à 2 500 ans de monarchie. C'est le début de la première théocratie chiite du monde. C'est donc depuis Neauphle-le-château, à plus de 5 000 kilomètres de Téhéran, qu'est née la République islamique.

"On ne voyait pas Khomeini parce qu'il restait dans son pavillon où il résidait, se souvient Olivier Da Lage, journaliste à RFI présent à Neauphle-le-Château en 1979. Il traversait une petite rue pour aller de l'autre côté, où un autre pavillon était loué. Dans le jardin, il y avait une tente qui servait de mosquée, donc plusieurs fois par jour, il s’y rendait pour la prière. On voulait voir ça. Mais vraiment on ne pouvait pas imaginer ce qu'il se passait dans sa tête, et encore moins ce qui allait se passer après."

La maison longtemps fermée au public est aujourd'hui détruite. Le gouvernement iranien aimerait faire de ce terrain un musée. La demande est restée sans réponse des autorités françaises.