Largement renouvelé, le XV de France version Fabien Galthié s'offre une première de gala, contre le rival anglais, dimanche à 16 h au Stade de France. Un duel face aux vice-champions du monde qui constitue l'affiche de la 1e journée du tournoi des Six Nations.
Rajeuni comme rarement, le XV de France de Fabien Galthié entre en campagne dans le tournoi des Six Nations, dimanche à 16 h au Stade de France, face aux Anglais, vice-champions du monde, et leur promesse d'un combat intense et violent. Trois mois après un Mondial-2019 terminé en quarts de finale face au pays de Galles (20-19), les Bleus lancent ainsi un nouveau cycle : avec un nouveau sélectionneur, un nouveau capitaine, Charles Ollivon, et leur charnière 100 % toulousaine Antoine Dupont-Romain Ntamack mais sans l'ailier explosif Damian Penaud, forfait de dernière minute.
Ce Crunch sera aussi un sacré baptême pour les deux Montpelliérains Anthony Bouthier et Mohamed Haouas, envoyés au feu dans un contexte tendu par la guerre des mots orchestrée par Eddie Jones. Le sélectionneur du XV de la Rose a assuré qu'il n'était pas venu en France "pour prendre une tasse de thé", quelques jours après avoir promis l'enfer aux Bleus.
"La France peut s'attendre à une brutalité totale et absolue de la part de l'Angleterre. Nous venons pour être sûrs qu'ils comprennent bien ce que ça veut dire, le rugby", a ainsi clamé le technicien australien, toujours prompt à appuyer sur les bons boutons alors que le XV de la Rose finit de purger "l'affaire Saracens" qui empoisonne le rugby anglais.
Mais Jones n'a sans doute pas oublié la finale de la Coupe du monde, perdue face aux Sud-Africains (32-12), après un intense combat physique.
En finir avec les "défaites encourageantes"
L'impuissance anglaise il y a trois mois face à la puissance étouffante des Springboks aura sans doute donné des idées au staff des Bleus.
Ce n'est pas innocent, donc, si Fabien Galthié et ses adjoints ont dit vouloir "retrouver un pack qui fait peur" durant les deux semaines de préparation "à haute intensité" à Nice.
Le cinq de devant recomposé, et notamment la première ligne Baille-Marchand-Haouas (19 sélections cumulées !) devra cependant se hisser à la hauteur des Anglais, bien décidés à laver l'affront subi en finale du Mondial japonais.
Mais les Français sont aussi en mission : au-delà du souvenir de la raclée de Twickenham (44-8) il y a un an, ils rêvent de tourner la page de la Coupe du monde, et surtout d'entamer un cycle vertueux, loin des "défaites encourageantes" de l'ère précédente. Pour ça, ils peuvent compter sur la jeune garde, menée par la charnière Dupont-Ntamack.
Rattez remplace Penaud, forfait
À condition de répondre présent dans le combat promis par Eddie Jones, et de résister au pilonnage adverse au pied, le XV de France a quelques atouts dans sa manche, avec les créateurs Fickou et Vakatawa au centre, et le finisseur Thomas à l'aile.
Cette ligne de trois-quarts a cependant perdu un atout considérable avec le forfait de Penaud. Le jeune ailier clermontois (23 ans, 16 sélections) a ressenti une gêne musculaire à l'entraînement samedi au Stade de France et sera remplacé par Vincent Rattez (27 ans, 3 sélections). Ce dernier sera quant à lui suppléé sur le banc des remplaçants par le Montpelliérain Arthur Vincent, qui fête à 20 ans sa première sélection.
"Nous ne serons pas favoris", admet Dupont. "Ce sont les derniers finalistes de la Coupe du monde et, sur les dernières années, ils ont de bien meilleurs résultats que nous, mais nous aurons de belles qualités à leur opposer", ajoute le numéro 9.
Ce qu'il redoute chez les Anglais ? "C'est une équipe rodée, qui tourne depuis plusieurs années ensemble. Elle est bien organisée, avec le même sélectionneur et un groupe relativement stable. Ils auront donc peut être un peu plus de repères que nous mais nous savons que ce sera un match très dur de toute façon", prévoit le demi de mêlée.
Mais ce XV de France vierge de toute expérience peut tabler sur son insouciance au moment d'aborder le "Crunch". Grâce à quelques certitudes, une préparation à haute intensité, marquée par l'utilisation de datas, de données GPS et de séquences minutées ? Ou bien est-ce la marque de la jeunesse dans un XV qui affiche un peu plus de 25 ans et 14 sélections de moyenne ? Réponse dans quelques heures.
Avec AFP