
"Nous ne plaçons pas d'attentes grandioses dans une seule rencontre" affirme la Maison Blanche alors que Barack Obama reçoit, mardi à New York, le chef du gouvernement israélien et le président de l'Autorité palestinienne.
Le président des États-Unis voulait en faire le point d’orgue de l’Assemblée générale de l’ONU. La rencontre organisée ce mardi, à New York, entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas sous les auspices de Barack Obama risque, pourtant, de n’être guère différente de toutes celles - infructueuses - qui se sont déjà déroulées entre les deux parties depuis la signature des accords d’Oslo, en 1993. Le président américain "court le risque que cette rencontre ne soit guère plus que l'occasion de faire une photo et de souligner à quel point une paix israélo-palestinienne est illusoire", écrit ainsi le quotidien français "Le Figaro", citant le "New York Times".
Après avoir nourri l’espoir d’annoncer une reprise du processus de paix au Proche-Orient lors de la grand-messe onusienne, la Maison Blanche a été contrainte de revoir ses ambitions à la baisse. Elle ne parle plus, désormais, que de "créer un contexte favorable" à une relance des négociations. "Nous ne plaçons pas d'attentes grandioses dans une seule rencontre, si ce n'est, comme le président l'a dit dès le premier jour, de continuer le dur travail accompli […] pour parvenir à une paix durable", a affirmé le porte-parole de Barack Obama, Robert Gibbs.
Entre-temps, George Mitchell, l’émissaire américain pour la région, qui n’a cessé de faire la navette entre Jérusalem et Ramallah la semaine dernière afin d’inciter les deux parties à reprendre les pourparlers arrêtés depuis plusieurs mois, est rentré bredouille. Celui-ci s’est heurté à l’intransigeance de Benjamin Netanyahou sur la question du gel total de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, que les Palestiniens considèrent comme un préalable à toute reprise du processus de paix.
Si certains observateurs n’excluent pas que l’engagement personnel du président des États-Unis dans le dossier puisse faire bouger les lignes à la dernière minute, la plupart s’accorde cependant pour dire que ce sommet au rabais est, pour lui, une petite déception. Alors que l’opposition à sa réforme du système de santé reste forte, que les voix critiquant l’inefficacité de sa politique de la main tendue à l’égard de l’Iran se multiplient et que la situation en Afghanistan reste plus instable que jamais, les Cassandre ne manquent pas de rappeler que Barack Obama comptait sur un tel coup diplomatique pour faire oublier les difficultés qu’il rencontre actuellement.
Reste que, neuf mois après l’opération menée par Tsahal à Gaza et six mois après l’arrivée au pouvoir de Benjamin Netanyahou à Tel Aviv, l’initiative américaine a, au moins, un mérite : renouer les fils du dialogue - pour le moins distendus - entre Israéliens et Palestiniens.