
La Chambre des représentants vote, mercredi, pour transmettre au Sénat américain l'acte d'accusation contre Donald Trump. Le procès en destitution du président devrait lui démarrer mardi prochain.
Plus rien n'empêchera l'ouverture du procès du président Trump, le troisième seulement de l'histoire des États-Unis à subir l'affront de l'impeachment. La Chambre des représentants vote, mercredi 15 janvier, pour transmettre au Sénat l'acte d'accusation contre Donald Trump, a déclaré mardi la cheffe de file des démocrates au Congrès Nancy Pelosi.
"La Chambre va désormais passer au vote (...) sur la transmission des chefs d'accusation" adoptés en décembre contre le président républicain – abus de pouvoir et entrave à la bonne marche du Congrès – et sur l'équipe d'élus qui portera l'accusation au Sénat, a-t-elle déclaré dans un communiqué à l'issue d'une rencontre à huis clos avec son groupe parlementaire.
Le procès débutera "probablement" le 21 janvier
De son côté, le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a indiqué que le procès en destitution du président américain commencera probablement mardi prochain. Selon lui, plusieurs étapes préalables pourraient avoir lieu dès cette semaine, comme la prestation de serment des sénateurs, "ce qui fera véritablement démarrer le procès mardi prochain".
Les démocrates, qui ne disposent que de 47 sièges sur 100 au Sénat, sont toutefois conscients qu'ils n'ont quasiment aucune chance d'obtenir la destitution du président, une majorité des deux tiers étant nécessaire. Mais ils espèrent faire émerger des informations embarrassantes pour le locataire de la Maison Blanche. L'élu Adam Schiff, qui avait mené cette enquête, a annoncé mardi soir qu'ils avaient reçu de nouvelles preuves qu'ils transmettraient au Sénat.
Les démocrates ont voté l'"impeachment", convaincus que Donald Trump a usé des moyens de l'État pour faire pression sur l'Ukraine, afin qu'elle annonce une enquête sur Joe Biden, qui pourrait être son adversaire lors de la présidentielle de novembre. Ils lui reprochent notamment d'avoir gelé une aide militaire cruciale pour ce pays en conflit armé avec son voisin russe, afin d'arriver à ses fins.
John Bolton pourra-t-il témoigner devant le Sénat ?
Selon les règles du Sénat, le procès débutera quand l'équipe de procureurs de la Chambre traversera les couloirs du Capitole pour rejoindre le Sénat, afin d'y lire les chefs d'accusation retenus contre Donald Trump.
Dans la foulée, le président de la Cour suprême des États-Unis, John Roberts, chargé par la Constitution de superviser les débats, jurera d'être "impartial", avant de faire prêter serment aux 100 sénateurs, à la fois juges et jurés du procès.
Donald Trump a été mis en accusation pour "abus de pouvoir" et "entrave à la bonne marche du Congrès" le 18 décembre par un vote à la Chambre qui a quasiment scrupuleusement suivi les lignes partisanes.
Nancy Pelosi a retardé l'étape suivante pour tenter d'obtenir des garanties sur l'équité du procès. Les démocrates ont notamment demandé à Mitch McConnell de convoquer plusieurs conseillers du locataire de la Maison Blanche qui n'avaient pas eu le droit de témoigner devant eux. John Bolton, ancien conseiller à la sécurité nationale, s'est dit prêt à répondre à une convocation au Sénat. Mais la question a été reléguée à plus tard par Mitch McConnell et un consensus n'est pas garanti.
"Un non-lieu étoufferait l'affaire"
"Le président et les sénateurs devront rendre des comptes", a estimé Nancy Pelosi, accusant Mitch McConnell de s'être "rallié à l'idée d'une résolution sur un non-lieu".
Donald Trump a caressé lundi l'hypothèse d'un vote des sénateurs pour refermer le dossier sans même entendre les arguments des parties. "Beaucoup pensent qu'organiser un procès sans preuve, ni crime (...) plutôt que de prononcer un non-lieu donne du crédit à la chasse aux sorcières des démocrates", a-t-il tweeté.
"Un non-lieu étoufferait l'affaire", a rétorqué Nancy Pelosi. "Les Américains méritent la vérité et la Constitution impose un procès". Mitch McConnell a toutefois repoussé les craintes de sa rivale. "Il y a peu ou pas de soutien pour une résolution sur un non-lieu. Nous avons pour obligation d'entendre les arguments" des parties, a-t-il lui aussi estimé.
Avec AFP