Depuis un an, le Brésil est dirigé par un président d’extrême-droite, Jair Bolsonaro. Lors de sa campagne électorale, cet ancien capitaine de l'armée de terre brésilienne avait promis de "changer le destin du Brésil", d’éradiquer la corruption et de redresser l’économie. Quel bilan tirer de la première année du mandat de ce dirigeant controversé, qui multiplie les déclarations à l’emporte-pièce et aime montrer sa proximité avec "son ami", Donald Trump ?
Notre reportage débute à Rio de Janeiro, en novembre dernier, par les cérémonies du 74e anniversaire du régiment des parachutistes d’infanterie, en présence du président du Brésil Jair Bolsonaro. Une visite officielle aux allures de meeting de campagne. Lors de cet événement, force est de constater que ses plus fervents partisans lui sont toujours fidèles. Ils restent convaincus que grâce à lui, le redressement de l’économie brésilienne est en bonne voie.
Le 28 octobre 2018, cet ancien militaire remportait haut la main l'élection présidentielle face à son adversaire de gauche, Fernando Haddad. Aujourd'hui, à 64 ans, il peut toujours compter sur le soutien indéfectible d’environ un tiers de l’électorat, qui le défend même lorsque ses déclarations outrancières font la Une de la presse internationale, qu’il s’agisse des incendies en Amazonie qu’il accuse des ONG d’avoir provoqués, de moqueries sur le physique de l’épouse du président français Brigitte Macron ou sur les journalistes, "une espèce en voie de disparition".
Mais ceux qui rejettent en bloc sa politique sont de plus en plus nombreux : désormais, la société brésilienne est encore plus divisée qu’elle ne l’était au moment de la campagne présidentielle.
Lors de notre reportage, nous avons pu passer deux jours en immersion au Congrès brésilien, aux côtés de députés de la majorité et de l’opposition. Si Jair Bolsonaro est parvenu à faire adopter la réforme des retraites après les échecs de ses prédécesseurs, ses projets de lois les plus radicaux comme la libéralisation du port d’armes ont été bloqués par le Sénat ou la Cour suprême, qui jouent le rôle de contre-pouvoirs.