
Londres et Dublin ont présenté, jeudi soir, un projet d'accord afin de restaurer un gouvernement en Irlande du Nord, qui en est privée depuis trois ans. Le Parti unioniste démocratique s'est prononcé en faveur de ce texte. Si l'exécutif n'est pas restauré au 13 janvier, des élections régionales seront convoquées.
Belfast pourrait bientôt sortir de l'impasse politique. Les gouvernements britannique et irlandais ont publié, jeudi 9 janvier au soir, un projet d'accord visant à rétablir le gouvernement local en Irlande du Nord, à l'arrêt depuis trois ans jour pour jour. L'assemblée locale de Stormont doit se réunir vendredi à Belfast.
Pour entrer en vigueur, l'accord doit être approuvé par le parti unioniste démocratique (DUP) et les républicains du Sinn Féin, qui se partageront la gouvernance de la province britannique. Et ce, en vertu de l'accord de paix du Vendredi saint de 1998 qui a mis un terme aux "Troubles" entre républicains (majoritairement catholiques) et unionistes (surtout protestants) ; des violences qui ont fait près de 3 500 morts en 30 ans.
"C'est un moment de vérité pour l'accord de Belfast", a souligné dans un communiqué le ministre chargé de l'Irlande du Nord, Julian Smith, appelant les parties à se réunir et former un gouvernement. La date butoir pour un accord est fixée à lundi.
Un accord qui résulte d'un "compromis", selon le DUP
Un moment de vérité qui s'ouvre sous les meilleurs auspices. Quelques heures après l'annonce de Londres et Dublin, la cheffe du DUP Arlene Foster a accueilli favorablement ce projet d'accord : "Nous pensons qu'il y a une base sur laquelle l'Assemblée et l'exécutif peuvent être rétablis d'une manière juste et équilibrée."
"The only way forward is one which is fair and balanced"
Full Statement by DUP Leader Arlene Foster MLA
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"Ce n'est pas un accord parfait et il contient des éléments qui, nous le reconnaissons, constituent le résultat de compromis", a-t-elle ajouté dans un communiqué. Le DUP, principal soutien du gouvernement britannique en Irlande du Nord, avait été publiquement critiqué par Londres et Dublin pour avoir échoué à conclure un accord en fin d'année dernière à la suite des élections législatives anticipées.
De son côté, la cheffe du Sinn Féinn, Mary Lou McDonald, a indiqué que son parti, qui doit se réunir vendredi, examine le texte "avec attention".
Faute d'accord au 13 janvier, des élections régionales convoquées
Les accords de paix de 1998 prévoient un partage du pouvoir entre les nationalistes du Sinn Féin et le DUP au sein d'un gouvernement autonome nord-irlandais. Celui-ci est suspendu depuis le retrait du Sinn Féin en janvier 2017. Plusieurs séries de négociations, depuis, n'ont pas permis de lever le blocage. Les discussions ont repris le 16 décembre.
Si l'exécutif n'était pas restauré au 13 janvier, le gouvernement de Londres devrait convoquer des élections régionales. L'enjeu est d'autant plus crucial que l'assemblée locale, actuellement paralysée, est censée avoir son mot à dire dans les dispositions douanières controversées visant à éviter le retour d'une frontière physique avec la République d'Irlande après le Brexit.
Avec AFP et Reuters