
Au vingt-troisième jour de grève contre la réforme des retraites, Mathilde Larrere, historienne des révolutions et de la citoyenneté, explique que le combat pour les retraites trouve ses racines au XIXe siècle.
Désormais plus long que celui de 1995, le mouvement contre la réforme des retraites en est à son 23e jour d’existence. De la SNCF aux soignants, en passant même par les danseuses de l’Opéra de Paris, cette grève massive secoue la France, au point de rappeler celle qui a marqué les esprits : la grève de 1995. D’autres mouvements similaires ont pourtant eu lieu par le passé et remontent même au XIXe siècle. Mathilde Larrere, historienne spécialiste des mouvements sociaux, explique à France 24 pourquoi le combat pour la défense des retraites ne date pas d’hier.
D’où vient le combat des Français pour préserver le système de retraite ?
La défense de la retraite est une vieille revendication du mouvement ouvrier. Celui-ci s’est d’abord battu pour limiter le temps de travail. L’une des grandes avancées sociales du début du XIXe siècle est l'acquisition des huit heures de travail par jour, sachant qu’à l’époque, les journées de travail des ouvriers duraient dix ou onze heures.
Le mouvement ouvrier a ensuite réclamé des retraites pour les plus âgés. Les premiers projets de loi sur les retraites ont vu le jour en 1848, au moment de la révolution. Ils sont portés par des ouvriers qui viennent d’arriver à la Commission du Luxembourg [assemblée comparable à un parlement du Travail]. Ces projets de loi sont aussi défendus dans les années 1860 par quelques défenseurs de la cause ouvrière.