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Abbas-Ali Kadkhodaei : "L'Iran a toujours été à l'écoute des protestations pacifiques"

Un mois après une vague de manifestations réprimées par Téhéran, Abbas-Ali Kadkhodaei, porte-parole iranien du Conseil constitutionnel, a affirmé, lors d'un entretien exclusif accordé à France 24, qu'il fallait "distinguer ceux qui protestaient contre le coût de la vie" de "ceux qui ont entrepris des actions terroristes". Et de souligner : "L'Iran a toujours été à l'écoute des protestations pacifiques".

Il y a plus d'un mois, une vague de manifestations contre la hausse du prix du carburant a secoué l'Iran. Une centaine de villes ont été touchées par ce mouvement de contestation inédit par l'ampleur de sa répression. Dans un entretien exclusif accordé à France 24, Abbas-Ali Kadkhodaei, porte-parole du Conseil des gardiens de la Constitution, équivalent au Conseil constitutionnel, revient, mercredi 25 décembre, sur ces événements. 

Pour Abbas-Ali Kadkhodaei, il faut "distinguer ceux qui protestaient contre le coût de la vie" de "ceux qui ont entrepris des actions terroristes et commis des sabotages. Concernant les premiers, il a estimé qu'il "fallait leur rendre hommage" et "écouter leurs préoccupations et leurs problèmes".

"Actes de vandalisme" et "destructions de biens publics"

S'il estime que "la République islamique d'Iran a toujours été à l'écoute des protestations pacifiques (...) et qu'elle se doit de répondre aux demandes légitimes du peuple", le porte-parole du Conseil des gardiens de la Constitution s'est montré ferme concernant les "troubles" qui ont éclaté. "Naturellement, lorsqu'il y a des actes de vandalisme, des attaques contre des sites du gouvernement ainsi que des destructions de biens publics comme privés, c'est le devoir de nos forces de sécurité et de la police de réagir. Naturellement durant ces opérations, il est possible que des incidents se produisent", a-t-il expliqué. 

Face aux critiques qui voient dans ces protestations la marque d'un régime autoritaire, Abbas-Ali Kadkhodaei a estimé que "les analyses en dehors de l'Iran (n'étaient) pas toujours correctes". "Mais la République islamique d'Iran s'est toujours montrée prête à fournir des documents et des éléments de preuves", a-t-elle souligné.

Dans un rapport publié le 16 décembre, Amnesty International a en effet estimé à au moins 304 le nombre de décès durant la vague de contestation. D'autres médias dressent un bilan beaucoup plus lourd. D'après les autorités, seulement cinq personnes sont mortes durant les manifestations.

À la veille de commémorations lancées sur les réseaux sociaux en hommage aux personnes tuées lors des manifestations, l'accès à Internet a de nouveau été coupé, mercredi 25 décembre, dans plusieurs provinces iraniennes, a rapporté l'agence de presse Ilna. 

Les manifestations de novembre avaient été déclenchées par une hausse surprise du prix de l'essence avant de se transformer en manifestations contre le régime. Dès le 17 novembre, la contestation avait gagné la capitale, Téhéran, où les habitants avaient réclamé la fin de la république islamique et le départ de ses dirigeants.