L'ancien Premier ministre social-démocrate, Zoran Milanovic, est arrivé en tête du premier tour de la présidentielle croate dimanche, selon les premiers résultats. Il affrontera la cheffe de l'État conservatrice sortante, Kolinda Grabar-Kitarovic, au second tour.
En Croatie, un second tour sera nécessaire pour l'élection du futur chef d'État. Selon les résultats officiels du premier tour portant sur le dépouillement des suffrages dans près de 98% des bureaux de vote, le Premier ministre social-démocrate Zoran Milanovi arrive en tête suivie de la présidente sortante, Kolinda Grabar-Kitarovic.
Les deux candidats s'affronteront à l'occasion d'un deuxième tour prévu pour le 5 janvier, date à laquelle la Croatie aura pris les rênes de la présidence tournante de l'Union européenne.
D'après les résultats publiés par la Commission électorale dans la soirée du dimanche 22 décembre, l'ancien chef du gouvernement de centre gauche Zoran Milanovic a recueilli 29,56 % des suffrages devant la présidente sortante Kolinda Grabar-Kitarovic (26,75 %) et Miroslav Skoro, un chanteur populiste de droite (24,40%).
Une campagne tendue sur le thème du nationalisme
Kolinda Grabar-Kitarovic, 51 ans, soutenue par le HDZ (centre droit) qui domine la vie politique depuis l'indépendance en 1991, était partie en campagne avec une confortable avance. Mais elle n'a cessé de céder du terrain malgré ses louvoiements entre les modérés du HDZ et l'aile nationaliste de son parti. Elle a choisi d'organiser son dernier rassemblement public à Vukovar, une ville frontalière de la Serbie qui fut le théâtre d'un siège meurtrier par les forces serbes au début de la guerre de 1991-1995, devenue le symbole de la souffrance des Croates pendant ce conflit.
Le chanteur Miroslav Skoro, 57 ans, a quant à lui promis de déployer l'armée à la frontière pour empêcher les migrants de passer et de gracier un criminel de guerre.
Et l'ancien Premier ministre de centre gauche s'est engagé à faire de la Croatie un "pays normal" avec une justice indépendante, qui respecte les minorités. Si ses partisans saluent sa détermination, ses contempteurs dénoncent son arrogance.
Matija Horvat, un économiste de 27 ans qui votait à Zagreb, s'est dit déçu par une campagne focalisée sur le passé plutôt que sur l'avenir.
"Ils ont volé l'espace qui aurait dû revenir aux sujets vitaux pour la vie de la plupart des gens, y compris tous les jeunes qui s'en vont en nombre croissant", a-t-il déploré, résumant un point de vue répandu.
Les détracteurs du gouvernement de ce pays en très grande majorité catholique accusent Kolinda Grabar-Kitarovi d'avoir organisé l'élection à Noël pour bénéficier des voix de la diaspora, traditionnellement proche du HDZ, qui revient pour les vacances.
Avec AFP