Dans la presse ce vendredi, c'est une vague bleue qui a déferlé sur le Royaume-Uni. Les législatives anticipées du 12 décembre ont un parfum de "victoire historique" pour le parti conservateur, qui renoue avec les scores thatchériens des années 80. Boris Johnson a la voix libre pour larguer les amarres du Brexit, mais il devra mener un autre bras de fer avec les indépendantistes écossais...
La presse britannique titre sur la victoire écrasante des Tories, qui est aussi une victoire "historique" pour Boris Johnson, selon le Daily Telegraph. Pour ce quotidien, le tremblement de terre est intervenu lorsque la circonscription de Blyth Valley, un des bastions historiques du Labour, a viré au bleu. Au Royaume-Uni, on n'avait pas vu un tel raz de marée en faveur des conservateurs depuis les élections de 1987 gagnées par Margareth Thatcher, soit depuis 32 ans. Un score qui s’explique par le ras-le-bol des électeurs, estime The Irish Independent, fatigués par 3 ans de stagnation sur le Brexit…
À l’occasion de ce changement majeur de cartographie politique britannique, ils ont donc envoyé un message clair au Premier ministre : il doit tenir sa promesse de mettre en œuvre le Brexit, et cela avant le 31 janvier 2020. Pour le Daily Express, "le lion britannique rugit pour Boris et pour le Brexit". Il reste exactement "49 jours avant le Brexit", anticipe en Une The Irish Independant. Une échéance qui se concrétise et fait ressurgir les questions restées en suspens. Le Guardian s’interroge : quelle sera la conséquence de cette majorité pour le Brexit ? Comment Boris Johnson, revigoré par les urnes, va-t-il renégocier la future relation avec l’Union européenne ? Personne ne sait au juste ce qui se passera après la période de transition, observe le journal. La méfiance se dessine sous les coups de crayon de Dave Brown dans the Independent. Boris Johnson en Pinocchio ouvre la porte du 10 Downing Street, avec sous le bras, "Le prince" de Machiavel …
Une victoire des Tories qui s’accompagne aussi d’une défaite sans précédent du Labor et de Jeremy Corbyn. Le Daily Mirror vit un "cauchemar avant Noël", avec "la pire défaite du parti depuis 1935 à des élections générales". Une déroute du parti travailliste synonyme d’humiliation pour Jeremy Corbyn : "Corbyn-ocalypse!", titre le Dailymail. Une élection marquée aussi par ce score du SNP (le principal parti indépendantiste écossais) qui annonce la bataille à venir entre Edimbourg et Londres. Le Courier annonce déjà un face-à-face tendu entre sa leader, la Première ministre, Nicola Sturgeon, et Boris Johnson au sujet de l’organisation d’un second referendum d’indépendance en Écosse…