
Une cérémonie solennelle de levée des corps a eu lieu vendredi au Niger, en présence du président Mahamadou Issoufou, en mémoire des 71 soldats tués mardi dans l'attaque terroriste contre le camp militaire d'Inates. Des chants et des prières d'hommage ont résonné dans tout le pays.
Victime de la pire attaque jihadiste de son histoire, le Niger a rendu hommage, vendredi 13 décembre, aux 71 soldats tués mardi dans l'attaque du camp militaire d'Inates, lors d'une cérémonie solennelle de levée des corps et avec des prières dans les mosquées. Le pays observe un deuil national de trois jours après cette attaque d’une violence inédite, revendiquée par l'organisation État islamique.
"J'ai décidé de venir pour témoigner de la reconnaissance de la patrie inconsolable mais nullement vaincue à ces hommes (...), nos héros, nos martyrs", a déclaré le président Mahamadou Issoufou sur le tarmac de la base aérienne 101 de Niamey, devant les sacs mortuaires recouverts du drapeau du Niger, en présence des familles des victimes.
"L'islam se détruit de l'intérieur au nom de l'islam"
"Votre mort est glorieuse (...). Vous avez consenti le sacrifice de vos vies pour protéger le Niger de la barbarie de ceux qui, tels des vampires, n'aspirent qu'à s'abreuver de sang, de ceux qui détruisent non seulement des vies mais notre religion", a souligné le président. "Jamais l'islam n'a connu d'arme de destruction aussi massive et aussi redoutable que le terrorisme. L'islam se détruit de l'intérieur au nom de l'islam", a-t-il poursuivi.
Alors que les opinions publiques des pays du Sahel contestent depuis plusieurs mois la présence militaire française dans la région, Mahamadou Issoufou a promis "de renforcer encore plus nos alliances et la coordination de nos forces pour lutter ensemble contre les ennemis de la liberté, contre l'ignorance et l'obscurantisme".
Prières collectives et chants appelant "à la tolérance et à la paix"
Sous un hangar, sur les lieux de la cérémonie funèbre, environ 200 personnes, des épouses, des enfants et des proches, étaient assis, les yeux rougis.
Au Niger, certaines institutions ou entreprises ont suspendu le travail à 10 heures pour des prières collectives en la mémoire des soldats tués. Le gouvernement a annulé toutes les festivités du 61e anniversaire de la république du Niger, prévues le 18 décembre à Tillabéri, dans l'ouest du pays, région où se trouve la localité d'Inates.
La plupart des médias publics et privés ont diffusé des chants religieux et des prêches musulmans appelant "à la tolérance et à la paix".
Avec AFP