Une patrouille de policiers a abattu vendredi un homme qui avait tenté de les agresser avec une scie dans le quartier d'affaires de La Défense, à proximité de Paris. L'homme s'était évadé d'un établissement psychiatrique.
"Je vais vous tuer !", a crié un homme armé d'une scie en se précipitant sur une patrouille de policiers sur le parvis de La Défense, près de Paris. Ces derniers ont ouvert le feu et abattu leur agresseur. C'est le récit de l'incident mortel qui a eu lieu dans ce quartier d'affaires, vendredi 13 décembre, selon des sources policières et syndicales citées par Reuters.
De nationalité marocaine, échappé d'un établissement psychiatrique parisien depuis juin, l'assaillant a été touché par "au moins une balle" au thorax, a indiqué lors d'une conférence de presse la procureure de la République de Nanterre, Catherine Denis. L'autopsie, qui aura lieu lundi, devra déterminer si cette blessure est bien à l'origine du décès.
Légitime défense
L'alerte a été donnée à 10 h 25 par l'employée d'une entreprise dont l'accès de livraison se trouve sous la dalle du plus vaste quartier d'affaires d'Europe. Celle-ci avait remarqué le comportement erratique d'un homme "en voie de clochardisation" qui vit dans un recoin de parking souterrain, a expliqué Virginie Lahaye, cheffe de la PJ des Hauts-de-Seine, chargée de l'enquête.
Trois fonctionnaires de la Brigade territoriale de contact du commissariat de Puteaux-La Défense passent alors dans le cadre d'une patrouille de routine. L'employée leur signale aussitôt le comportement de l'homme, "assez agité", qui semble "armé d'un couteau", relate la procureure.
Aiguillés par des passants, les policiers retrouvent vite sa trace mais l'individu se précipite vers eux, les menaçant d'une "scie à Placoplatre" rouillée, munie d'une "lame très fine et très longue", ressemblant à un couteau, poursuit la magistrate. Sommations d'usage, mais l'individu ne lâche pas son arme. Les trois policiers font alors usage de leur arme de service, tirant "six balles" en tout. "Au moins l'une d'elles a atteint l'individu", indique la procureure.
Blessé et à terre, l'homme menace à nouveau les policiers : l'un des fonctionnaires utilise "son Taser à une reprise pour l'immobiliser". Une fois menotté, les policiers l'interrogent sur son identité et sur la raison de ses agissements. "Je suis un terroriste", rétorque-t-il avant de perdre connaissance, puis de succomber quelques minutes plus tard, malgré les tentatives de réanimation des secours.
Le directeur territorial de la Sécurité de proximité des Hauts-de-Seine Bernard Bobrowska a assuré que les policiers avaient agi "en état de légitime défense" et qu'aucun d'entre eux n'avait été blessé.
Déjà connu pour agression sexuelle et violence avec arme
"À ce stade des investigations, rien ne permet de retenir le caractère terroriste dans cette tentative de meurtre à l'encontre des fonctionnaires de police", a cependant souligné la procureure.
En situation irrégulière sur le territoire français et hospitalisé à plusieurs reprises dans des établissements psychiatriques, l'homme n'avait pas de papiers d'identité sur lui. Mais il a pu être identifié : il est "inconnu des services de renseignement" et "n'apparaît pas religieux", assure la magistrate.
Sa famille, qui est en France, est "en cours d'audition", a précisé Mme Lahaye. Celle-ci a témoigné des "difficultés à se gérer" de cet homme, qui était, avant de s'évader, hospitalisé sous contrainte "à la demande d'un représentant de l'État", a-t-elle précisé.
L'homme, "déséquilibré psychiquement", était déjà connu de la justice, ayant été condamné à plusieurs reprises entre 1997 et 2006, notamment pour agression sexuelle, violence avec arme et vol aggravé, selon Mme Denis.
Avec AFP et Reuters