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A la Une de la presse ce jeudi, des élections législatives cruciales au Royaume-Uni pour entrer au 10 "Clowning street", ironise la presse britannique, lassée par la politique spectacle de ces derniers jours. En Algérie, l'humour du Hirak a laissé place à la peur d'un "saut dans l'inconnu" en ce jour d'élection présidentielle imposée par le pouvoir militaire. 

L’Algérie au bord du "saut dans l’inconnu". Le journal El Watan titre sur cette élection imposée par le pouvoir militaire, où cinq candidats proches du clan Bouteflika s’affrontent. Le quotidien appelle au devoir de vigilance pour "déjouer toutes les manœuvres du pouvoir en place" qui menace le caractère pacifique du Hirak, le mouvement de contestation. Après plus de neuf mois de mobilisation, la tenue de cette présidentielle incarne "le déni jusqu’au bout", écrit Liberté Algérie, des hommes du pouvoir face à la "révolution du sourire". "Une révolution populaire qui a ébahi le monde, mais qu’ils continuent à percevoir comme l’ennemi à abattre". La presse proche du pouvoir, s’efforce de son côté de convaincre les Algériens de se rendre aux urnes. Pour le journal Horizons, c’est une "occasion historique pour la consécration de la démocratie" qui permettra "d’éviter le piège de la fitna", la guerre civile, "dramatiquement vécue par l’Algérie pendant la dérive sanglante". Un appel balayé d’un coup de crayon par Hic dans El Watan où ce jeudi les électeurs sont invités à se rendre dans l’isoloir sous bonne escorte…  

La presse internationale prédit déjà une abstention massive car c’est un "scrutin présidentiel sans les Algériens".  Le président élu ce jeudi est "d’ores et déjà discrédité car il ne sera pas reconnu par l’opinion publique". En toile de fond de cette élection, la France est "accusée de tous les maux". La thèse complotiste a pris de l’ampleur depuis le début du mouvement, constate l'Opinion, "la main invisible de l’ancienne puissance coloniale est vue partout y compris chez certains manifestants minoritaires" .

Enfin, les Britanniques seront sûrement plus nombreux à se presser aux urnes. Au Royaume-Uni, tout reste possible semble dire ce jeudi la presse britannique. Le Daily Telegraph titre sur une élection sur le fil du rasoir avec une avance des Tories qui se resserre au profit du Labor, le Parti travailliste. Chaque quotidien semble avoir choisi son camp. Le journal écossais, Daily Record appelle "à libérer l’Ecosse, de Boris Jonhson", le Sun prédit au contraire un avenir radieux au Royaume-Uni avec Boris Johnson. Plus sarcastique, le Daily Star a du mal à faire son choix, impossible de prédire qui de Bozo ou de Jezza entrera au 10 "Clowning street". Si ces législatives ont pris l’allure d’un referendum "pour" ou "contre" le Brexit, les enjeux dépassent le seul divorce avec l’Union européenne. Le Daily Mirror et le New York Times mettent ainsi l’accent sur l’une des préoccupations majeure des Britanniques : l’état de délabrement du service de santé, qui pourrait favoriser le Parti travailliste dans ces élections.